Gaza : face au "génocide" commis par Israël, "se réveiller le matin et être toujours vivant est un grand miracle", témoigne le journaliste palestinien Rami Abou Jamous

L'urgence est de "commencer par faire quelque chose sur le terrain pour arrêter le génocide, arrêter l'occupation", alerte Rami Abou Jamous, mardi sur France Inter.

Article rédigé par franceinfo
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Des Palestiniens marchent parmi les décombres après des bombardements israéliens, le 28 juillet 2025 à Khan Younès, dans la bande de Gaza. (AFP)
Des Palestiniens marchent parmi les décombres après des bombardements israéliens, le 28 juillet 2025 à Khan Younès, dans la bande de Gaza. (AFP)

Face au "génocide" commis par Israël à Gaza, "se réveiller le matin et être toujours vivant est un grand miracle", témoigne mardi 29 juillet sur France Inter le journaliste palestinien Rami Abou Jamous, depuis la ville de Gaza. "Suite à ce génocide qu'on est en train de vivre, à ce nettoyage ethnique, se réveiller le matin et être toujours vivant, c'est vraiment quelque chose d'extraordinaire. Être en vie, c'est un grand miracle", confie-t-il, alors que l'enclave palestinienne subit les bombardements de l'armée israélienne et le blocage d'une grande partie de l'aide humanitaire. 

Rami Abou Jamous dit ne pas constater les pauses dans les frappes, annoncées dimanche par l'armée israélienne. Ses voisins ont d'ailleurs été tués dans la nuit de lundi à mardi dans un raid israélien. Israël a autorisé l'entrée de 120 camions d'aide de l'ONU et des organisations humanitaires dans Gaza, où la malnutrition a atteint des "niveaux alarmants", selon l'ONU. Mais ces camions sont largement insuffisants, alerte le journaliste. "Tout ce qui est passé pour le moment, c'est une goutte dans l'océan de besoin de la population de Gaza", insiste-t-il.

Des files d'attente pendant des heures

Lui se dit "chanceux" car il a "un peu d'argent pour acheter" à manger, "même à des prix très élevés". Il parvient ainsi à faire du pain le matin pour sa famille et un plat de lentilles le soir. Mais il dit voir des Palestiniens faire la queue pendant des heures chaque jour pour obtenir à manger, au péril de leur vie, puisque les distributions d'aide alimentaire sont régulièrement le théâtre de scènes de massacres après des tirs de l'armée israélienne. 

"Il y a une volonté d'affamer la population, de tuer la population et surtout le vrai but, c'est de déporter les 2,3 millions de personnes."

Rami Abou Jamous, journaliste palestinien

sur France Inter

"On utilise toutes les méthodes : la tuerie par les massacres et les bombardements, la tuerie avec la famine et la tuerie en allant chercher à manger, parce que ces points de distribution ne sont que des points de distribution de la mort, on risque notre vie pour avoir, dans le meilleur des cas, un sac de farine ou un colis de nourriture", alerte Rami Abou Jamous.
 
Pour lui, la reconnaissance de l'État de Palestine promise par la France "est quelque chose de très positif, mais la nécessité actuelle, c'est d'arrêter le génocide, d'arrêter les massacres qu'on est en train de vivre tous les jours", souligne-t-il. L'urgence est selon lui de "commencer par faire quelque chose sur le terrain pour arrêter le génocide, arrêter l'occupation". 
 

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