Deux assaillants neutralisés, vives condamnations de Paris et Berlin... Ce que l'on sait de l'attaque qui a fait au moins six morts par balles à Jérusalem-Est

Au moins six personnes ont été tuées par balles lors d'une attaque commise à un carrefour de Jérusalem-Est, à l'entrée du quartier de Ramot, lundi 8 septembre. "Les secouristes et ambulanciers ont constaté le décès de quatre personnes, un homme d'environ 50 ans et trois hommes dans la trentaine", a précisé le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. La mort d'une femme et d'un autre homme a été annoncée plus tard par des hôpitaux de la ville.

Franceinfo résume ce que l'on sait de cette attaque, parmi les plus meurtrières dans la ville depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Au moins six morts et une dizaine de blessés

Outre les six personnes tuées, huit autres personnes ont été blessées, dont cinq grièvement. "C'était une scène très difficile", a déclaré Fadi Dekaidek, un infirmier, dans un communiqué publié par le service d'urgence. "Les blessés étaient allongés sur la route et le trottoir près d'un arrêt de bus, certains d'entre eux étaient inconscients", a-t-il décrit. Le ministère des Affaires étrangères israélien a publié sur les réseaux sociaux une vidéo montrant la foule fuir lors de l'attaque. "Voilà le mal auquel Israël est confronté", a-t-il écrit.

Deux assaillants neutralisés, des villages encerclés

Un porte-parole de la police a affirmé qu'il y avait deux assaillants, et les forces de l'ordre ont précisé que ces deux hommes avaient ouvert le feu en direction d'une station d'autobus. "Un agent de sécurité et un civil présents sur les lieux ont immédiatement réagi, ont riposté et neutralisé les assaillants", a ajouté un communiqué de la police.

Mais les opérations ne s'arrêtent pas là. L'armée israélienne a affirmé que ses forces "étaient à la recherche de suspects" dans la zone de l'attaque et avaient encerclé des villages palestiniens dans la région de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Benyamin Nétanyahou sur place

Aussitôt après l'attaque, le bureau du Premier ministre israélien a fait savoir qu'il tenait une réunion "avec les responsables des services de sécurité". Benyamin Nétanyahou s'est ensuite rendu sur les lieux du drame. "Nous sommes en guerre intense contre le terrorisme sur  plusieurs fronts", a-t-il notamment déclaré lors d'une brève déclaration à la presse.

L'attaque s'est déroulée à l'entrée du quartier de Ramot, un secteur occupé et annexé par Israël à Jérusalem-Est. "Libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis", a écrit le ministre de la Défense, Israël Katz, sur X. "Aujourd'hui, un ouragan dévastateur frappera le ciel de la ville de Gaza et les toits des tours terroristes trembleront", a-t-il mis en garde.

Le Hamas salue l'attaque, la considérant comme une "réponse naturelle"

"Nous affirmons que cette opération est une réponse naturelle aux crimes de l'occupation et au génocide méné contre notre peuple", a écrit le Hamas dans un communiqué, précisant que les assaillants étaient des Palestiniens.

"Cette opération, menée au cœur de Jérusalem, frappe le noyau de sa sécurité et confirme la détermination de notre jeunesse révolutionnaire et de notre résistance courageuse à poursuivre la voie de la lutte et à affronter l'agression sioniste fasciste", a ajouté l'organisation islamiste, évoquant "l'agression continue de l'occupation contre notre peuple palestinien à Gaza".

De vives condamnations internationales

"La France condamne avec la plus grande fermeté l'attentat qui vient de survenir à Jérusalem-Est", a réagi Emmanuel Macron sur X, en trois langues (français, hébreu et anglais). La spirale de la violence doit prendre fin. "Seule une solution politique permettra le retour de la paix et de la stabilité pour tous dans la région", a ajouté le président français. Cette réaction au plus haut niveau survient alors que la tension est vive entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien, qui accuse la France d'"alimenter le feu antisémite".

"Je suis profondément choqué par le lâche attentat terroriste de Jérusalem. Mes pensées sont avec les proches des victimes", a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul. 

"Les civils des deux camps, Palestiniens et Israéliens, souffrent depuis trop longtemps", a déploré un porte-parole de la Commission européenne, estimant que cette attaque "montrait" à quel point un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas était "nécessaire". Et d'ajouter : "Il est grand temps de briser ce cycle de violence."