Reconnaissance de l'Etat de Palestine : "Ce n'est sûrement pas assez" pour arrêter la guerre à Gaza, regrette cette Palestinienne de Cisjordanie

La France et plusieurs autres pays ont reconnu lundi "l'Etat de Palestine". Mais pour de nombreux Palestiniens, cette annonce est bien trop symbolique par rapport à l'urgence à Gaza et dans les territoires occupés par Israéliens.

Article rédigé par franceinfo
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Un drapeau palestinien, à Ramallah, en Cisjordanie, au sommet d'un mat avec la statue d'un homme, le 22 septembre 2025. (ZAIN JAAFAR / AFP)
Un drapeau palestinien, à Ramallah, en Cisjordanie, au sommet d'un mat avec la statue d'un homme, le 22 septembre 2025. (ZAIN JAAFAR / AFP)

La reconnaissance nouvelle de l'État palestinien par une dizaine de pays va-t-elle marquer un tournant dans l'histoire du Proche-Orient ? Lundi 22 septembre, Emmanuel Macron a reconnu au nom de la France l'État de Palestine à la tribune de l'ONU. En Cisjordanie, l'accueil de cette nouvelle est toutefois mesuré.

Les militants qui luttent contre l'occupation ont le sentiment que cet effort diplomatique ne fait pas le poids face aux avancées des Israéliens à Gaza et en territoires occupés. Militant contre les bombardements incessants qui frappent depuis deux ans l'enclave palestinienne, une poignée de Palestiniens se sont réunis dans le centre bondé de Ramallah, assis sur des sièges en plastique. Ils organisent une grève de la faim perlée tous les jours depuis quatre mois, pour tenter d'arracher des avancées contre les attaques israéliennes.

"Arrêter le génocide d'abord"

Au plus fort du mouvement, Jamilah Abed a perdu neuf kilos. Elle salue cette reconnaissance, mais n'en attend pas grand-chose. "Ce n'est sûrement pas assez, ça ne changera sûrement rien sur le terrain", lâche-t-elle. La Palestinienne rappelle qu'il y a plus urgent : "La reconnaissance que nous voulons c'est d'arrêter le génocide d'abord. Et appeler à la fin de l'occupation. Tout ensemble. Et une fois que ça aura abouti, alors, on pourra penser à quelle sorte d'État on aura".

Jamilah Abed estime que pour les pays membres de l'ONU, "reconnaître l'État de Palestine, c'est un tout petit pas". "Ça reconnaît en fait le concept de l'État que les Palestiniens devraient avoir, mais ça ne reconnaît pas véritablement un État", poursuit-elle.

Pour les Palestiniens, la reconnaissance se heurte à l'avancée débridée des Israéliens sur le terrain. La colonisation progresse au pas de charge, tandis que la partie nord de Gaza se vide petit à petit de ces habitants.

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