Policiers palestiniens, force internationale... Qui sera chargé du désarmement du Hamas ?

Le plan Trump pour Gaza prévoit de nombreux points précis afin de maintenir la paix dans la région. Parmi eux : le désarmement du mouvement islamiste.

Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des manifestants brandissent le drapeau du Hamas lors d'une marche pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 27 octobre 2023. (HAZEM BADER / AFP)
Des manifestants brandissent le drapeau du Hamas lors d'une marche pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 27 octobre 2023. (HAZEM BADER / AFP)

Donald Trump l'a assuré, dimanche 12 octobre, à bord d'Air Force One en partance pour Israël et l'Egypte où il est attendu lundi au "sommet pour la paix" : la guerre à Gaza est "terminée". Un peu plus de deux ans après la déclaration de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la libération des otages israéliens marque une première étape du plan Trump.

Elle doit s'accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des "raisons de sécurité" - dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1 700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023. 

Mais plusieurs points restent toutefois en suspens. Si, selon une source du Hamas, le mouvement islamiste a renoncé à participer à la gouvernance future de Gaza, où il s'était emparé du pouvoir en 2007, en revanche, sa direction semble unanime à rejeter le désarmement du mouvement, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment, un autre point essentiel du plan américain.

La France jouera son "rôle", "au côté" de l'Autorité palestinienne

En effet, décréter que le Hamas est désormais hors-jeu à Gaza est une chose, le désarmer en est une autre. Le plan Trump en 20 points prévoit la création d'une force internationale de stabilisation pour soutenir le déploiement de plusieurs milliers de policiers de l'autorité palestinienne dans l'enclave. Quelque 5 000 ont déjà été formés en Égypte et en Jordanie. Leur profil a été soigneusement épluché pour éviter des infiltrations des membres du Hamas.

Plusieurs pays européens comme la France, l'Espagne et l'Italie ont fait savoir qu'ils étaient prêts à contribuer à cette force de stabilisation. Paris, Madrid et Rome ont déjà des gendarmes sur place qui participent à la mission "Eubam Rafah" de l'Union Européenne, chargée de sécuriser le terminal frontalier de Rafah, entre l'enclave palestinienne et l'Égypte.

Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi que la France jouerait un "rôle tout particulier" dans la future gouvernance de Gaza "au côté" de l'Autorité palestinienne. "Sur les questions de gouvernance, nous allons avoir un rôle tout particulier pour être au côté de l'Autorité palestinienne et veiller à ce qu'elle ait sa part, mais aussi qu'elle fasse ses réformes pour le jour d'après", a-t-il dit en arrivant à Charm el-Cheikh en Egypte pour un sommet sur Gaza en présence de Donald Trump. Côté sécurité, Emmanuel Macron a indiqué que les Européens allaient "monter en charge" dans la formation des policiers palestiniens à Gaza mais que la France ne participerait pas à la force de stabilisation qui doit être mise en place. Il existe un "consensus" pour avoir "surtout des forces régionales et peut-être des contributions de certains pays comme l'Indonésie", a-t-il dit. 

Mais au final, qui va désarmer le Hamas ? Le mandat de cette force placée sous mandat de l'Onu est encore en débat. "Le panorama de son engagement reste encore à clarifier", reconnaît un diplomate. Les policiers de l'autorité palestinienne ont vocation à être en première ligne sur le terrain pour assurer l'ordre public, sauf que le Hamas a déjà fait savoir que son désarmement était "hors de question".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.