"Le sinistre ministre de l'Intérieur a perturbé cette journée historique" : des centaines de drapeaux palestiniens distribués à Corbeil-Essonnes malgré l'interdiction

Plus de 300 personnes ont participé à cette distribution pour célébrer la reconnaissance de l'Etat de Palestine, lundi 22 septembre, au grand dam de l'opposition locale.

Article rédigé par franceinfo
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Le maire divers gauche Bruno Piriou souhaitait distribuer des milliers de drapeaux palestiniens pour célébrer la reconnaissance de cet Etat par la France. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
Le maire divers gauche Bruno Piriou souhaitait distribuer des milliers de drapeaux palestiniens pour célébrer la reconnaissance de cet Etat par la France. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Il n'y a pas qu'un seul drapeau palestinien qui flotte à Corbeil-Essonnes (Essonne). Le maire divers gauche Bruno Piou a souhaité distribuer des milliers de drapeaux palestiniens, à l'occasion de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, proclamée lundi 22 septembre aux Nations-unies. 

La justice a interdit cette initiative, au nom du principe de neutralité. "Il aura fallu que le sinistre ministre de l'Intérieur, monsieur Retailleau, vienne perturber cette journée historique en tentant de vouloir nous mettre au pas", regrette-t-il, devant les 300 personnes réunies devant l'hôtel de ville.

Solidarité ou récupération politique ?

Parmi ces personnes, certains récupèrent un mini-drapeau palestinien fourni par la mairie et distribué par une association locale. "C'est une grande initiative. Dommage qu'on ne puisse pas récolter de l'argent pour aider les gens là-bas mais le drapeau, c'est déjà pas mal", salue l'une d'entre elles. "À notre niveau on ne peut rien faire et malheureusement il n'y a que les symboles. Voir un génocide pareil, c'est un désastre assez inouï", abonde une autre habitante.  

Devant cette mairie d'architecture classique, quatre drapeaux flottent : ukrainien, français, européen et palestinien. Hissé depuis avril 2024 en solidarité avec Gaza, le tribunal administratif de Versailles a ordonné, jeudi 18 septembre, que ce dernier soit retiré. "Je respecterai la décision de justice. Si je ne le retire pas, j'aurais l'astreinte de milliers d'euros", assure le maire Bruno Piriou. "On n'a pas beaucoup de sous dans les communes en France. Je ne vais pas faire payer l'arbitraire du ministre de l'Intérieur."

Azdine Ouis, un responsable associatif et l'opposant municipal proche de la droite, se tient en retrait dans ce rassemblement et brandit une pancarte avec le slogan "Pas de cirque politique sur le dos de la Palestine". Il salue l'initiative d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat de Palestine, mais pas celle de Bruno Piriou. "Nous sommes à six mois d'une élection municipale et là, comme c'est la dernière ligne droite, il essaye d'acheter le vote communautaire. Nous sommes venus ici aujourd'hui pour dénoncer ça", affirme-t-il.

Dans un tweet sur le réseau social X, publié lundi soir, il invite le maire de Corbeil-Essonnes à se concentrer sur "les véritables urgences : l'insalubrité, l'insécurité et la fiscalité asphyxiante de la commune".

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