Guerre dans la bande de Gaza : la visite très symbolique d'Emmanuel Macron à quelques kilomètres de l'enclave palestinienne
Le chef de l'Etat, accompagné de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, est attendu mardi matin à al-Arich, "avant-poste" égyptien du soutien humanitaire à Gaza pour une visite pleine de messages.
C'est une étape très symbolique de son voyage d'Etat en Egypte : Emmanuel Macron se rend mardi à al-Arich, "avant-poste" égyptien du soutien humanitaire à Gaza, pour appeler à une reprise de l'aide bloquée par Israël, qui a repris ses opérations militaires contre l'enclave palestinienne après deux mois de trêve. Cette rare visite d'un dirigeant européen à une cinquantaine de kilomètres seulement de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu.
Cette ville portuaire de la Méditerranée, au nord de la péninsule du Sinaï, est une véritable base arrière pour l'aide humanitaire destinée à Gaza : les vivres y arrivent essentiellement par bateau et par avion, pour ensuite être acheminés vers les points de passage de Rafah ou Kerem Shalom. Sauf que, depuis plus d'un mois, plus rien n'entre à Gaza : ni eau, ni nourriture, ni médicaments, ni personnel humanitaire. Selon l'Onu, 5 000 camions sont à l'heure actuelle bloqués côté égyptien.
La venue du président égyptien pas prévue au départ
Emmanuel Macron, accompagné par son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, doit arriver sur place dans la matinée, avec une première étape à l'hôpital d'al-Arich, pour y échanger avec le personnel médical et des blessés gazaouis. Les deux chefs d'Etat vont ensuite visiter les entrepôts du Croissant rouge, puis rencontrer des membres d'ONG notamment françaises comme Médecins sans frontières, et des représentants d'agences des Nations unies.
Autre fait marquant de cette étape : la venue du président égyptien, qui n'était au départ pas prévue. L'Élysée présente cela comme le signe d'une grande convergence de vues. Il faut d'urgence revenir au cessez-le-feu rompu le 18 mars dernier, vont ainsi redire les deux dirigeants, tout en insistant sur la réouverture des points de passage de l'aide humanitaire, seule solution pour sortir Gaza du cauchemar.
Des largages d'aide humanitaire ont bien été menés ces derniers mois, notamment par la Jordanie et la France - il en a d'ailleurs été question lors de l'entretien à trois avec le roi de Jordanie -, mais même s'ils reprennent, ces largages auront un impact très faible, au vu des besoins, immenses, dans l'enclave.
Un message à Donald Trump
Enfin, cette visite est aussi un message : face à l'inflexibilité de Benyamin Nétanyahou, c'est en fait son allié, Donald Trump, qu'il faut convaincre. "La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", ont affirmé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie dans une déclaration conjointe.
Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain reçoive le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou à la Maison Blanche. Le président américain a décidé de "rester en contact étroit", indique, laconique, le communiqué de l'Elysée.
La présidence française qui rappelle que l'aide humanitaire doit être inconditionnelle : en faire un élément de négociation politique ou sécuritaire est contraire au droit international. La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé par la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par les attaques sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
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