Iran : qui est Massoud Pezeshkian, ce candidat réformateur en tête des sondages qui veut sortir le pays de son isolement ?
Si cet ancien ministre de la Santé âgé de 69 ans ne remet pas en cause le système, il est néanmoins critique des méthodes de répression des manifestations contre le port du voile et affiche comme objectif de réconcilier les Iraniens entre eux.
Les Iraniens ont commencé vendredi 28 juin à voter pour une présidentielle dont l'issue s'annonce incertaine en raison de la percée d'un réformateur, Massoud Pezeshkian, face à des candidats conservateurs divisés. Au total, ils sont quatre candidats, tous des hommes quinquagénaires ou sexagénaires.
Ancien ministre de la Santé, l'homme de 69 ans est soutenu par les anciens présidents réformateurs Khatami et Rohani face à ses concurrents qui prônent une ligne dure vis-à-vis des Occidentaux. Quasi-inconnu lorsqu'il a été autorisé à concourir par le Conseil des Gardiens, l'autorité chargée de superviser les élections, Massoud Pezeshkian est d'apparence discrète mais s'exprime sans détour. Il veut sortir l'Iran de son isolement, explique ainsi Majid Farahani, le porte-parole de sa campagne.
"Massoud Pezeshkian est différent des autres candidats : par exemple, il croit qu'il faut se débarrasser des sanctions et des restrictions et qu'il faut améliorer les relations entre l'Iran et les autres pays."
Majid Farahani, le porte-parole de sa campagneà franceinfo
Avec ses positions réformatrices, Massoud Pezeshkian se place en tête des sondages pour le premier tour de cette élection présidentielle. 61 millions d'électeurs iraniens vont devoir choisir vendredi 28 juin entre le seul représentant du camp réformateur et des candidats conservateurs, qui s'est illustré par sa dureté face au mouvement "Femme, Vie, Liberté". Cette élection a été organisée dans la hâte après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.
"Il est différent !"
Sans remettre en cause le système, Massoud Pezeshkian est néanmoins critique des méthodes de répression des manifestations contre le port du voile, et affiche comme objectif de réconcilier les Iraniens entre eux. "Vous savez qu'il y a des incompréhensions entre le gouvernement et le peuple iranien, en particulier avec les femmes", pointe son porte-parole. "Massoud Pezeshkian pense qu'il faut soutenir les ONG, les partis politiques et les associations pour que les gens puissent s'exprimer librement. Donc il est différent !"
Le candidat, médecin d'origine azérie, une minorité du nord-ouest de l'Iran, a redonné espoir aux camps réformateur et modéré, totalement marginalisés ces dernières années par les conservateurs et ultraconservateurs. Face à lui, les partisans du pouvoir actuel se divisent entre les candidats Mohammad-Bagher Ghalibaf, président conservateur du Parlement, et Saïd Jalili, ancien négociateur ultraconservateur du dossier nucléaire et hostile à un rapprochement avec l'Occident.
Pour ses partisans, il ne fait aucun doute que Massoud Pezeshkian sera qualifié pour le second tour de la présidentielle - ce qui n'a été le cas que lors d'une seule présidentielle, en 2005, depuis l'avènement de la République islamique il y a 45 ans - et pourrait même, selon eux, créer la surprise en l'emportant. Reste que, pour espérer l'emporter, Massoud Pezeshkian doit compter sur une forte augmentation de la participation par rapport aux dernières élections, boudées par environ la moitié des électeurs. Seuls 49% d'entre eux avaient voté à la présidentielle de 2021, pour laquelle aucun candidat réformateur ou modéré d'envergure n'avait été autorisé à concourir.
Les résultats officiels sont attendus au plus tard dimanche, mais des estimations devraient être publiées samedi.
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