"Digne du Moyen Âge" : en Grèce, les syndicats protestent contre la journée de travail de 13 heures maximum pour un employeur
Tout le pays est touché mercredi par une grève générale de 24 heures, à l'appel des syndicats, contre la possibilité de journées de travail de 13 heures que le gouvernement grec s'apprête à autoriser dans le cadre d'une nouvelle loi travail.
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Grève générale en Grèce. Les principaux syndicats du pays protestent, mercredi 1er octobre, contre une réforme voulue par le gouvernement conservateur qui prévoit d'augmenter le nombre d'heures travaillées sur une journée pour un employeur. Le projet de loi prévoit notamment que, sous certaines conditions et moyennant rémunération supplémentaire au-delà des huit heures de travail de base, un employé puisse travailler 13 heures par jour pour un seul employeur.
Une mesure présentée comme optionnelle, sur une base de volontariat, mais qui fait craindre à certains employés d'être contraints d'accepter des cadences de travail trop élevées dans un pays où l'économie s'est redressée depuis la crise financière mais reste fragile. À Athènes et Thessalonique, les deux principales villes du pays, au moins 8 500 personnes en tout, selon la police, ont défilé contre un projet "digne du Moyen-Âge", comme l'ont scandé des syndicalistes dans la capitale.
"Pour moi, cette loi est très favorable aux travailleurs"
Au cœur de la capitale grecque, les tavernes de Spyros Bairaktaris sont une institution, qui emploie au total près de 250 personnes. Pour ce patron exubérant, la nouvelle loi travail va inciter son personnel à vouloir gagner plus chez lui. "Avant, on avait des employés qui, quand ils avaient fait leurs heures ici au restaurant, allaient faire un extra dans une boucherie ou une poissonnerie pour travailler deux-trois heures de plus. Pour moi, cette loi est très favorable aux travailleurs parce qu'elle va leur permettre d'augmenter leurs revenus avec le même employeur."
Face à l'idée de journées de travail d'un maximum de 13 heures, de nombreux salariés grecs ne partagent pas cet enthousiasme. Mécanicien dans une usine, Dimitris Gargadis redoute d'être contraint de travailler plus pour conserver son emploi : "Cette loi, c'est toute une série de mesures qui s'attaquent au droit du travail. Sur le papier, l'heure supplémentaire n'est pas censée être obligatoire mais évidemment, dans une discussion avec l'employeur, on n'est jamais sur un pied d'égalité."
En Grèce, le temps de travail hebdomadaire, de 39,8 heures, est supérieur à la moyenne des 27 pays de l'Union européenne (35,8 heures), selon Eurostat. Le Parlement n'a pas encore inscrit à son calendrier l'examen de ce projet de loi. Pour le gouvernement grec, les heures supplémentaires légalisées auront notamment pour but, à l'instar de l'ancien slogan français, de "travailler plus pour gagner plus".
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