Naufrages en Méditerranée : "La priorité, c'est de sauver des vies" (HCR)
Que faire pour éviter la multiplication des naufrages mortels en Méditerranée ? La question a été ajoutée à l'agenda des ministres européens de l'Intérieur et des Affaires étrangères qui se retrouvent ce lundi à Luxembourg. Sur France Info, Fédérico Fossi, l’un des porte-parole du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Réfugiés en Italie, revient sur ce drame et sur les moyens à mettre en oeuvre.
Ce pourrait être le pire naufrage de migrants au large des côtes libyennes. Les ONG redoutent la disparition de 700 personnes. Dimanche soir, 28 seulement avaient été secourues et 24 corps repêchés, selon les garde-côtes italiens. Fédérico Fossi est l’un des porte-parole du HCR en Italie. France info l’a joint dimanche soir.
Sait-on dans quelles circonstances le chalutier a chaviré ?
*"Les informations sont encore confuses parce que les opérations de secours sont toujours en cours. C'est une vaste opération de secours. Il y a dix-sept navires mobilisés en méditerranée pour tenter de trouver des survivants, il y a la marine italienne, les garde-côtes italiens, l'armée maltaise et puis pas mal de bateaux privés.
Ce qu'on sait jusqu'à présent, c'est que ce bateau qui a coulé, rempli de migrants et de réfugiés, avait envoyé un signal de détresse après minuit la nuit dernière (de samedi à dimanche). Un navire de commerce portugais a été envoyé sur la zone et les passagers du bateau en difficulté, dès qu'ils ont vu le cargo arriver, sont tous allés du même côté du bateau et il a chaviré.
C'est malheureusement souvent ce qui se passe en pareil cas. Les gens sont paniqués, ils voient arriver un navire et ils veulent être secourus le plus vite possible. Cela peut être particulièrement le problème avec les cargos. Si l'opération de secours est conduite par les garde-côtes ou la marine, qui sont plus professionnels, ils avertissent les gens sur le bateau, leur disent de rester calme, de ne pas tous se mettre du même côté. Mais évidemment c'est plus compliqué quand c'est un gros cargo, et là, quand les garde-côtes sont arrivés, c'était trop tard, les gens s'étaient déjà noyés".*
Sait-on précisément combien de personnes étaient à bord du bateau?
"*Non, pas précisément. Les survivants ont parlé de 700 personnes aux garde-côtes mais ces survivants sont toujours sur la zone, à bords des navires qui cherchent encore des personnes en vie. Si ce nombre de 700 était confirmé, ça serait la tragédie la plus meurtrière en Méditerranée.
En octobre 2013, deux naufrages avaient fait 600 victimes au large de Lampedusa. On a aussi eu un naufrage il y a quelques jours dans lequel 400 personnes sont mortes. Si le nombre de 700 est confirmé cela porterait le bilan estimé des disparus en mer depuis le début de l'année à 1.600 personnes".*
Pourquoi autant de naufrages mortels cette année?
*"L'année dernière, la marine italienne était engagée dans ce qui a été appelé l'opération Mare Nostrum, ce qui a représenté un immense effort. De très nombreux bateaux étaient déployés en Méditerranée. Et malgré ça, il y a eu 3.500 morts en mer en 2014.
Cette année, aucune opération de recherche et de secours équivalente n'a été mise en place par l'Union européenne. C'est pourtant ce que nous réclamons. Il y a bien l'opération Triton, mais elle est loin d'avoir la même ampleur".*
Les ministres européens des Affaires étrangères vont discuter de ce sujet ce lundi. Quelle mesure immédiate doivent-ils prendre selon vous?
"*La principale priorité comme on ne cesse de le répéter, c'est de sauver des vies. Parce que les gens continuent de traverser. Ce sont des gens qui fuient les guerres et les persécutions dans plein de pays différents, comme la Syrie. La situation empire aussi en Libye. Et puis il y a beaucoup de pays africains desquels les gens s'enfuient. Donc ces gens vont continuer à essayer de sauver leur vie et à venir chercher une protection dans l'Union européenne.
La principale priorité c'est de mettre en place une opération de recherche et de secours d'envergure. Ensuite, il y a des propositions qui visent à trouver des solutions alternatives aux traversées périlleuses avec différentes forme d'accès humanitaires à l'Union européenne".*
►►► A LIRE AUSSI | Naufrage en Méditerranée : l’Italie réclame un sommet européen d'urgence
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter