Gaîté lyrique : des artistes dénoncent "une instrumentalisation de l'art", après l'évacuation de la salle de spectacle occupée depuis décembre par de jeunes migrants

Plusieurs personnalités du secteur culturel se sont indignées vendredi de la "brutalité" de l'expulsion de centaines de jeunes migrants, ordonnée par la préfecture de Paris le 17 mars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De jeunes migrants, qui occupaient le théâtre de la Gaîté Lyrique depuis trois mois, sont évacués, à Paris, le 18 mars 2025. (BENJAMIN BERAUD / HANS LUCAS / AFP)
De jeunes migrants, qui occupaient le théâtre de la Gaîté Lyrique depuis trois mois, sont évacués, à Paris, le 18 mars 2025. (BENJAMIN BERAUD / HANS LUCAS / AFP)

Plusieurs personnalités du secteur culturel se sont indignées, vendredi 21 mars, de la "brutalité" de l'expulsion des jeunes migrants qui occupaient la Gaîté Lyrique à Paris et ont "dénoncé" une "instrumentalisation de la création artistique" pour justifier cette opération de police, "quelques jours avant la fin de la trêve hivernale". Parmi les signataires de cette tribune, publiée sur le site Politis, figurent notamment la romancière Virginie Despentes, l'humoriste Guillaume Meurice ou encore les acteurs Joey Starr, Adèle Haenel et Marina Hands.

Les forces de l'ordre ont procédé mardi à l'évacuation de la Gaîté Lyrique, lieu culturel au cœur de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par près de 450 jeunes migrants venus notamment d'Afrique subsaharienne, demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels. Cette minorité est contesté par la mairie et la préfecture de région. Une soixantaine de ces jeunes migrants ont été interpellés et vingt-sept obligations de quitter le territoire ont été délivrées, selon la préfecture de police.

"Nous dénonçons particulièrement l'instrumentalisation de la création artistique et de la préservation du bâtiment de la Gaîté Lyrique, qui sont utilisées aujourd'hui comme argument pour justifier une opération de police", fustigent les signataires de la tribune.  "Nous ne pouvons nous résoudre à créer des spectacles, faire des concerts ou des conférences grâce à une expulsion soutenue par l'extrême droite", poursuivent-ils. "Jamais l'art ne pourra servir d'alibi à des matraquages et à des expulsions de mineurs", insistent les artistes, enjoignant la Mairie de Paris à faire "la preuve de son humanité et à loger" ces jeunes migrants. Ils concluent leur tribune par un appel "à rejoindre le cortège" de la manifestation antiraciste prévue samedi à Paris et partout en France.

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