Gaîté lyrique : les forces de l'ordre ont évacué la salle de spectacle, occupée depuis décembre par de jeunes migrants

Des policiers et des gendarmes ont forcé mardi matin à l'aube les cordons formés devant le théâtre par des militants soutenant l'occupation, dans un climat tendu. Près de cinquante personnes ont été interpellées, et neuf légèrement blessées.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un rassemblement devant la Gaîté Lyrique, avant l'évacuation de ce lieu culturel parisien, le 17 mars 2025. (BASTIEN OHIER / HANS LUCAS / AFP)
Un rassemblement devant la Gaîté Lyrique, avant l'évacuation de ce lieu culturel parisien, le 17 mars 2025. (BASTIEN OHIER / HANS LUCAS / AFP)

L'ordre d'évacuation avait été annoncé lundi soir, et celle-ci a débuté quelques heures plus tard. Les forces de l'ordre sont intervenues à la Gaîté lyrique à Paris, mardi 18 mars au petit matin, pour évacuer cette salle de spectacle occupée depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants. Peu avant 6 heures, des policiers et des gendarmes ont forcé les cordons formés devant le théâtre par des militants soutenant l'occupation, dans un climat tendu. Ils sont ensuite entrés à l'intérieur du lieu culturel vers 6h15.

Lors de l'évacuation, une personne a été arrêtée pour "outrage et rébellion", a fait savoir le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur BFMTV. Dans un communiqué, la préfecture mentionne un total de 46 interpellations. Une partie des migrants présents font l'objet de vérifications : "Il y a 62 d'entre eux dont la situation administrative est en cours d'examen dans des commissariats parisiens", a déclaré Laurent Nuñez sur franceinfo.

Neuf blessés légers

Neuf personnes ont par ailleurs été blessées légèrement lors de l'évacuation. Six d'entre elles, des migrants, ont été soignées sur place, selon Laurent Nuñez. Trois autres personnes blessées ont été prises en charge, dont un migrant, un CRS et un journaliste, a-t-il ajouté. 

La députée de gauche Danielle Simonnet, présente sur place, a dénoncé une "intervention extrêmement violente". Les forces de l'ordre "tapent" et "frappent" à "coups de matraque", et ce "alors que des jeunes étaient en train de ranger leur sac", a-t-elle déploré. "Ce [mardi] matin, des policiers poussent, gazent et tapent pour procéder à l'évacuation des 450 jeunes mineurs isolés réfugiés dans la Gaîté lyrique", écrit également l'association Utopia 56 sur X. Le Collectif accès au droit rapporte des faits similaires.

Mais d'après une journaliste de franceinfo, également présente sur les lieux, il n'y a pas eu d'affrontement majeur. Les jeunes migrants ont fini par être évacués "sans heurts", "avec quelques affaires dans des sacs".

Un "trouble à l'ordre public" évoqué

Laurent Nuñez avait pris lundi un arrêté exigeant l'évacuation rapide de ce lieu occupé depuis le 10 décembre par des centaines de migrants, qui demandent à être hébergés et affirment être des mineurs devant être reconnus comme tels. Le préfet de police a invoqué un "trouble à l'ordre public" pour justifier l'évacuation et promis que des solutions d'hébergement seront proposées aux jeunes migrants, ainsi qu'un examen de leur situation administrative.

Sur franceinfo, il a affirmé que des hébergements avaient été proposés aux migrants mardi matin, certains à Paris, d'autres ailleurs en France, mais que "six d'entre eux seulement ont accepté ces places".

Depuis le début de l'occupation, la mairie et l'Etat se sont renvoyé la balle. Saisi par la Ville de Paris, propriétaire du théâtre, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l'évacuation dans un délai d'un mois.

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