Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron suggère une trêve d'un mois "dans les airs, sur les mers" et pour les frappes sur "les infrastructures énergétiques"

Le président de la République évoque cette hypothèse auprès du "Figaro", qui affirme qu'elle est partagée avec le Royaume-Uni. Londres a démenti lundi matin.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron à Londres (Royaume-Uni), lors d'un sommet des dirigeants européens axé sur l'Ukraine, le 2 mars 2025. (RASID NECATI ASLIM / ANADOLU / AFP)
Emmanuel Macron à Londres (Royaume-Uni), lors d'un sommet des dirigeants européens axé sur l'Ukraine, le 2 mars 2025. (RASID NECATI ASLIM / ANADOLU / AFP)

Les alliés européens de l'Ukraine tentent de reprendre l'initiative face aux Etats-Unis, après leur apparent rapprochement avec la Russie et les attaques dont Volodymyr Zelensky a fait l'objet vendredi à la Maison Blanche. A l'issue d'une réunion des alliés européens de l'Ukraine à Londres, dimanche 2 mars, Emmanuel Macron a évoqué, dans une interview au Figarol'hypothèse d'une trêve partielle d'un mois en Ukraine, "dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques", mais pas au sol.

Le Figaro écrit que cette proposition de trêve a été avancée par la France, mais aussi le Royaume-Uni. Londres a cependant démenti, lundi matin, être tombé d'accord avec Paris sur une proposition aussi précise. "Il n'y a pas d'accord sur ce à quoi ressemblerait une trêve (...) mais nous travaillons ensemble avec la France et nos alliés européens pour déterminer la voie à suivre pour une paix durable en Ukraine", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique aux Forces armées, Luke Pollard, sur Times Radio.

Consacrer "autour de 3, 3,5% du PIB" à la défense

Au Figaro, Emmanuel Macron justifiait la proposition d'une trêve partielle par l'idée qu'"on sait la mesurer", ce qui serait bien plus ardu si elle incluait les combats au sol : "Il faut voir que le front, aujourd'hui, c'est l'équivalent de la ligne Paris-Budapest. En cas de cessez-le-feu, il serait très difficile de vérifier que le front est respecté."

Le chef de l'Etat assure qu'un possible déploiement de soldats européens pour faire respecter un accord entre l'Ukraine et la Russie n'aurait lieu que dans un second temps. "Il n'y aura pas de troupes européennes sur le sol ukrainien dans les semaines qui viennent", anticipe-t-il. Et de prévenir : "On veut la paix. On ne la veut pas à n'importe quel prix, sans garanties."

"Depuis trois ans, les Russes dépensent 10% de leur PIB dans la défense. On doit donc préparer la suite, alerte-t-il, en fixant un objectif autour de 3, 3,5% du PIB", déclare aussi Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat veut faire du financement d'un réarmement de l'Europe un des points clés du sommet européen extraordinaire prévu jeudi. "Il y a les fonds de cohésion structurels et des fonds de programmes existants qui ne sont pas utilisés. Et je veux qu'on puisse donner mandat à la Commission d'utiliser des financements innovants. C'est-à-dire soit des emprunts communs, soit le Mécanisme européen de stabilité [qui permet de secourir un État en cas de défaillance financière], pour lever ensemble des montants considérables", souligne-t-il, estimant qu'il "nous faut sans doute, dans un premier temps, 200 milliards d'euros pour pouvoir investir". 

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