Reportage "Je crois qu'il nous comprend" : à Moscou, des habitants confiants dans la capacité de Donald Trump à défendre les ambitions russes en Ukraine

Plusieurs Russes rencontrés dans la capitale voient d'un bon œil la proximité affichée entre Vladimir Poutine et Donald Trump pour résoudre le conflit avec l'Ukraine. Certaines idées, très minoritaires avant la guerre, s'expriment désormais plus librement, notamment sur la question des territoires.

Article rédigé par franceinfo
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Une vue de Moscou (Russie) depuis un pont, près du Kremlin, le 11 août 2025. (MAXIM SHIPENKOV / EPA via MAXPPP)
Une vue de Moscou (Russie) depuis un pont, près du Kremlin, le 11 août 2025. (MAXIM SHIPENKOV / EPA via MAXPPP)

La question des territoires conquis par la Russie figure parmi les points cruciaux et les obstacles sur le chemin de la paix en Ukraine. Vladimir Poutine réclamerait le retrait des troupes ukrainiennes des deux régions du Donbass et la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée. Des idées qui circulent aussi largement dans la population russe, qui suit ces négociations.

En apparence, Moscou vit au rythme d'une fin d'été qui approche. Dans les rues commerçantes de la capitale russe, la guerre semble bien loin, mais on avait rarement autant parlé d'un président étranger. Les images d'Alaska, du président américain accueillant tout sourire Vladimir Poutine sur le tarmac d'une base militaire, ont plu à de nombreux Russes.

"C'est un bon politique, je partage beaucoup de ses idées."

Egor, au sujet de Donald Trump

à franceinfo

"Avec Poutine, le courant passe bien et je crois qu'il nous comprend", ajoute Egor, âgé d'une trentaine d'années. Un homme pragmatique, qui veut la paix, voilà comment beaucoup de Russes jugent Donald Trump, parce qu'il a compris une chose importante, affirme Boris, assis sur un banc : "Le Donbass doit rester en Russie. Il était russe et doit redevenir russe."

Des idées attisées par la machine propagandiste

Le Donbass, mais aussi la Crimée, comme l'exprime Ekaterina, une mère de famille, pour qui il est impossible que la péninsule redevienne ukrainienne. "La Crimée est à nous depuis l'époque de Catherine II, rappelle-t-elle. Je pense que le référendum, lorsque plus de 90% de la population locale a voté pour leur rattachement à la Russie, a joué en leur faveur, parce qu'on préfère toujours s'appuyer sur une épaule forte."

Comme Boris et Ekaterina, de nombreux Russes considèrent que l'Ukraine n'aurait jamais dû quitter le giron russe en 1991. Cette idée, qui sous-tend toute la logique du Kremlin, est partagée par Ilya, un retraité. "J'ai vécu sous l'Union soviétique, il n'y avait pas de problèmes, affirme-t-il. Et maintenant, la Russie est divisée en 15 républiques, elle est affaiblie, et maintenant, ils veulent la déchirer en morceaux." Ces idées, qui s'exprimaient moins avant la guerre, circulent largement aujourd'hui en Russie, attisées par la machine propagandiste du pouvoir. La Russie se considère chez elle dans l'est de l'Ukraine.

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