En Allemagne, l'ombre de la Russie plane après le sabotage de plusieurs centaines de voitures

Selon la presse allemande, l'un des suspects dans cette affaire a reconnu avoir reçu 100 euros par véhicule vandalisé.

Article rédigé par franceinfo
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Un véhicule de la police allemande. (FERNANDO GUTIERREZ-JUAREZ / DPA)
Un véhicule de la police allemande. (FERNANDO GUTIERREZ-JUAREZ / DPA)

Qui en voulait à ces voitures à travers toute l'Allemagne ? Plus de 200 voitures ont été endommagées ces derniers jours dans au moins trois régions, ainsi qu'à Berlin. Le modus operandi et notamment un autocollant provocateur laissent le pays songeur. Mercredi 5 février, la justice a indiqué enquêter sur ces dégradations en série, avec un soupçon porté sur une possible opération de manipulation liée à la Russie, en pleine campagne électorale.

Ainsi, pour chacun des 270 véhicules endommagés, le mode opératoire est identique : de la mousse expansive en polyuréthane, utilisée dans le bâtiment, est introduite dans les pots d’échappement. Un autocollant à l’effigie de Robert Habeck, le candidat écologiste aux prochaines législatives, est collé sur la vitre arrière, avec ce message "Sois plus vert !".

Immédiatement, les automobilistes ont soupçonné des activistes pour la protection du climat. Or, selon la presse allemande, en réalité, l’opération aurait été téléguidée depuis la Russie. Dans le sud du pays, quatre jeunes suspects âgés de 17 à 29 ans font l'objet d'investigations pour "dégradations de biens en réunion", a déclaré le parquet d'Ulm, dans le Land de Bade-Wurtemberg.

Un mystérieux commanditaire

D'après le magazine Der Spiegel, l’un des hommes a reconnu avoir reçu 100 euros par véhicule vandalisé. Il aurait été recruté par un commanditaire russe via un réseau social avec pour mission de s’attaquer à un maximum de voitures de marque allemande.

Le moment ne semble pas avoir été choisi au hasard : les élections législatives anticipées auront lieu le 23 février en Allemagne. L'office de protection de la Constitution considère que le risque de manipulation et d’ingérence étrangère est à son niveau maximal. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a toutefois indiqué à la presse qu'il n'y avait jusqu'à présent "aucune preuve solide de l'implication de la Russie" dans ces actes de vandalisme, tout en rappelant que l'Allemagne avait déjà connu "toute une série d'actions menées par des agences de renseignement russes ou des acteurs dirigés par la Russie, y compris des actes de sabotage".

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