Musée Guimet à Paris : la rapporteure de l'ONU dénonce "une violation des droits de la culture tibétaine"

Elle reproche notamment au musée national d'avoir remplacé en 2024 le terme "Tibet" par celui de "monde himalayen" pour l'une de ses salles. "Je suis toujours préoccupée par le fait que la discussion ait été décidée en dehors des Tibétains eux-mêmes", déplore Alexandra Xanthaki, vendredi, auprès de Radio France.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
La façade du musée Guimet, le 27 mars 2024 à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)
La façade du musée Guimet, le 27 mars 2024 à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Malgré la réponse de la France sur la possible interférence de la Chine dans la gestion du musée Guimet à Paris, la rapporteure de l'ONU Alexandra Xanthaki dénonce auprès du service international de Radio France vendredi 3 octobre "une violation des droits de la culture tibétaine". Elle reproche notamment au musée national d'avoir remplacé en 2024 le terme "Tibet" par celui de "monde himalayen" pour l'une de ses salles. La rapporteure de l'ONU soupçonne le musée d'avoir voulu satisfaire Pékin alors que se déroulait en 2024, le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine. 

Selon Alexandra Xanthaki, la culture tibétaine a été bafouée par la France. Son alerte, lancée en juillet dernier, a été prise très au sérieux et la France a répondu dans un argumentaire de plusieurs pages. "J'ai été ravie de recevoir une réponse, confie-t-elle. Elle expliquait très bien pourquoi et comment les décisions ont été prises". Mais les arguments avancés ne sont pas tous convaincants pour Alexandra Xanthaki : "Oui, je suis vraiment inquiète. Je suis toujours préoccupée par le fait que la discussion ait été décidée en dehors des Tibétains eux-mêmes, sans tenir compte de leur opinion". 
 
Autre critique qu'elle fait au musée : son silence à propos des manifestations des Tibétains pour protester contre sa politique. "Je pense toujours que nous parlons d'une violation des droits de la culture tibétaine. Je vais insister à nouveau auprès de la France pour qu'elle prenne des mesures positives pour réintroduire la terminologie et le récit tibétain dans ses expositions", conclut-elle. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.