Manu Dibango : «On a le rythme en Afrique, mais on n'a pas le tempo»
«On a le rythme en Afrique, mais on n’a pas le tempo». La métaphore musicale est signée Manu Dibango. Le saxophoniste camerounais a suivi les péripéties du Ciciba, un grand palais dédié aux civilisations bantoues à Libreville. Le projet très coûteux a finalement été rangé aux oubliettes. Manu Dibango explique à Géopolis, pourquoi cette initiative était vouée à l’échec dès le départ.
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Bienvenue au CICIBA, le Centre international des civilisations bantoues de Libreville.
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Deux imposantes défenses d’éléphants coulées en béton se dressent à l’entrée d’un immense palais à l’abandon. Quelques familles démunies squattent les lieux. Partout, des herbes folles ont envahi les ruines de ce vaste chantier censé devenir «le carrefour culturel» pour les 150 millions de bantous au Sud de l’Equateur : du Nigéria au Cap de Bonne-Espérance.
Face à ce grand gâchis, Manu Dibango n’y va pas par quatre chemins. «On va plus vite que la musique», s’indigne le musicien et saxophoniste camerounais qui est resté attaché à ses racines africaines.
Faciliter d'abord la libre circulation
Manu Dibango sait de quoi il parle. Lui qui passe son temps à voyager sur le continent africain. Il faut d’abord régler les problèmes de passeport, insiste-t-il: «En Afrique de l’Ouest, tu peux aller de Dakar à Abidjan sans problème de visa. Tu peux aller au Niger ou à Ouagadougou. En Afrique centrale, on a réglé le problème sur le papier, mais la réalité est différente. Voilà des problèmes qu’il faut régler avant de parler de culture».
Manu Dibango note que même les artistes africains qui s’intéressent à la culture ont été ignorés dans ce «noble projet» dont il a appris l'existence en lisant le journal.
Les cultures d’Afrique sont-elles vouées à disparaître ?
Non, répond Manu Dibango qui refuse de verser dans le pessimisme. Il n'est pas de ceux qui reprochent à la société africaine de fabriquer des déracinés et des aliénés de toutes sortes. Une génération tournée vers une culture pseudo-occidentale. Pour l’instant, il n’y a que le football qui réunit les gens, constate Manu Dibango: «Quand il n’y a pas de foot, chacun a son ethnie. C’est des mosaïques en Afrique. Il faut d'abord qu’on se décolonise mentalement. La culture arrivera ensuite. Elle va arriver forcément »
Manu Dibango en est certain: l'avenir du continent appartient à la jeune génération. A ces jeunes ingénieurs africains entrés dans l'ère du numérique. Des jeunes qui ne sont plus seulement consommateurs, mais aussi créateurs. Ils choisiront dans la mondialisation le meilleur pour leur continent.
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