Le secrétaire général du FLN algérien évincé de son poste
Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir en Algérie), a finalement été évincé de son poste le 31 janvier 2013, après des mois de crise. A la tête du parti au pouvoir depuis neuf ans, il était notamment accusé de favoritisme, et de rester sourd aux revendications de la jeunesse. Un limogeage qui intervient à 15 mois de l’élection présidentielle.
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La réunion du comité central du FLN s’annonçait «houleuse», prédisaient les quotidiens Le Jour d’Algérie et El Acil. Elle a été décisive : au terme d’un vote de confiance, Abdelaziz Belkhadem, 68 ans, a été évincé de justesse : 160 membres du comité central ont voté contre lui, 156 pour. Selon Jeune Afrique, c’est Abderrezak Bouhara, 79 ans, «ancien ministre, cador du FLN et homme de consensus» qui pourrait lui succéder.
Vendredi 1er février au matin, la presse algérienne ne livrait aucun commentaire, se contentant d’annoncer la nouvelle tombée la veille au soir. Histoire de faire profil bas, ou parce que les journalistes n’avaient pas encore eu le temps de commenter l’évènement ?
Depuis fin 2011, une sourde animosité oppose les pro et anti-Belkhadem, un homme du sérail. La crise avait éclaté au grand jour avant les législatives de mai 2012, lorsque 200 des 330 membres du comité central avaient appelé au départ du secrétaire général, accusé d'exclure «les symboles» du parti des listes électorales.
La contestation a pris de l'ampleur avec l'appel au départ, le 9 janvier, du patron du parti par huit ministres du FLN et membres du comité central. Ils l'accusaient d'avoir tenté d'utiliser «les institutions de l'Etat pour assouvir ses ambitions personnelles» et affirmaient «ne plus reconnaître son autorité». Longtemps considéré comme un proche du président Abdelaziz Bouteflika, il a commencé à faire face à une dissidence «dès qu’il a annoncé son intention de se porter candidat à l’investiture du FLN» en vue de la présidentielle de 2014, rapporte Jeune Afrique. Mais ayant perdu son portefeuille de représentant du président de la République, il avait apparemment perdu le soutien de ce dernier.
Abdelkrim Belkhadem est considéré comme un «islamo-conservateur». «Pour réaliser ses objectifs, (il était) prêt à sacrifier la ligne nationaliste de notre parti au profit du fondamentalisme », affirme le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari. De leur côté, les réformateurs lui reprochaient de favoriser le clientélisme et de rester sourd aux revendications de la jeunesse. On lui reprochait également un climat de «corruption», et aussi des fraudes au moment de la constitution des listes électorales pour les municipales de novembre 2012.
Dans une interview (en arabe) le 30 janvier à la chaîne privée tunisienne Nessma TV, il s’est défendu de vouloir garder la mainmise sur le FLN en prévision de la présidentielle. Il a accusé ses détracteurs de vouloir «semer la discorde entre le chef de l’Etat» et lui-même. Dans ce climat d’incertitude, une chose est sûre : les chances d’Abdelkrim Belkhadem pour la présidentielle semblent sérieusement compromises. Alors qu’on ne sait toujours pas si Abdelaziz Bouteflika va se présenter pour un quatrième mandat.
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