Désintox. Non, Jacques Attali n'a pas publié un plaidoyer en faveur de l’euthanasie des plus faibles
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Il y a des intox qui durent depuis des années, voire des décennies, et ressurgissent régulièrement, au gré de l'actualité... Ces dernières semaines ressortent des supposées déclarations de Jacques Attali. Le conseiller de plusieurs présidents de la République aurait, dans un livre de 1981, publié un plaidoyer en faveur de l’euthanasie des plus faibles.
« Nous commencerons par les vieux, car dès qu'il dépasse 60-65 ans l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte cher à la société. » C’est ainsi que débuterait ce texte, dont on trouve trace à partir du 8 avril sur Facebook ou dans des commentaires Amazon, en français. Et depuis en espagnol, en italien, en allemand, et surtout en hongrois.
Cet appel à la réduction de la population mondiale, que des commentateurs associent à la pandémie, est apocryphe. Seules deux phrases sont authentiques, et émanent bien de Jacques Attali, notamment celle sur le coût des sexagénaires à la société. Elles figurent dans un livre d’entretien de 1981, « L’Avenir de la Vie ».
L’économiste n’y plaide pas pour une euthanasie généralisée, mais se prononce contre un allongement infini de la vie. Le sujet de l’euthanasie ne survient qu’après, et Attali, sans la promouvoir, estime qu’elle sera un sujet central dans les années à venir. Ce n’est pas la première fois que ce propos fait l’objet de manipulations, faisant passer Jacques Attali pour un exterminateur de retraités ou plus généralement des personnes vulnérables.
On trouve ainsi trace de cette manipulation en 2018, 2014, 2010, 2009, 2007 : à chaque fois, des phrases authentiques du haut fonctionnaire sont rassemblées, et le reste de la réflexion est tronqué. C’est déjà ce que dénonçait un article du Monde… de 1982. Un an après la sortie du fameux livre, la droite et l'extrême droite manipulaient déjà les propos d’Attali et elles ne sont plus les seules.
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