Sommet de l'IA en France en février : l'intelligence artificielle "doit être au service du bien commun" et non "entre les mains d'acteurs malveillants", estime Jean-Noël Barrot

L'intelligence artificielle "doit être au service du bien commun plutôt que d'être mis entre les mains d'acteurs malveillants. Elle doit être gouvernée", a estimé auprès de France Inter Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, alors que le Conseil des ministres mercredi 15 janvier sera en grande partie consacré à l'organisation du sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle qui se tiendra en France en février.

C'est l'un des objectifs de ce sommet, a soutenu le chef de la diplomatie française. "C'est la première fois qu'une déclaration à l'issue d'un sommet mondial sur l'intelligence artificielle rassemblera autant de signatures", a détaillé Jean-Noël Barrot. Cette déclaration "inclura un certain nombre de sujets qui n'ont jamais été abordés à cette échelle, et en particulier la soutenabilité environnementale des technologies relatives à l'intelligence artificielle".

C'est un texte "qui fixera un certain nombre de grands principes auxquels nous sommes attachés. Pour l'intelligence artificielle, elle doit être ouverte, bénéficier à tous plutôt que d'être réservée à quelques privilégiés", a insisté le ministre des Affaires étrangères. "Elle doit être soutenable, contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique plutôt que de l'aggraver. Elle doit être au service du bien commun plutôt que d'être mis entre les mains d'acteurs malveillants."

Les meilleurs chercheurs rassemblés

Cette question de la place de l'intelligence artificielle a été évoquée par le Premier ministre François Bayrou mardi lors de son discours de politique générale. Il s'est félicité que la "Silicon Valley déroule le tapis rouge à nos ingénieurs du numérique et de l'intelligence artificielle". Il a vanté les réussites de la France en la matière, "nous sommes, nous, Français des géants de la recherche informatique algorithmique. Ne nous laissons pas devenir des nains de la nouvelle économie qui sera précisément fondée sur le numérique", a mis en garde François Bayrou. Il en fait un enjeu d'importance dans "une stratégie nationale qui doit entrer dans sa 3e phase, ambitieuse pour la diffusion de l'intelligence artificielle dans l'industrie, dans l'action publique, appuyée sur un programme d'investissements". Pour François Bayrou, le sommet de l'intelligence artificielle qui se tiendra en février à Paris "traduira cette ambition".

Selon Jean-Noël Barrot, ce sommet sera "une semaine consacrée à l'intelligence artificielle, avec deux journées scientifiques à l'Institut polytechnique de Paris qui rassembleront les meilleurs chercheurs du monde, dont des prix Nobel". Il y aura ensuite "un week-end consacré à des événements culturels ouverts au grand public, puis une grande journée au Grand Palais qui rassemblera un millier de participants de la société civile, ONG, chercheurs, mais aussi des chefs d'État et enfin le sommet des chefs d'État et de gouvernement qui se tiendra le mardi [11 février] et qui permettra d'aboutir à une déclaration finale de ce grand sommet".