Intelligence artificielle : on vous présente ChatGPT Atlas, le nouveau navigateur web boosté à l'IA qui veut concurrencer Google Chrome
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Le géant de l'intelligence artificielle espère rivaliser avec Chrome et Safari, en promettant aux internautes un navigateur capable de réaliser des tâches rébarbatives à leur place. Mais l'outil n'en est encore qu'à ses débuts.
Google est-il menacé ? Le géant de l'intelligence artificielle (IA) générative OpenAI part en guerre contre Google Chrome en lançant son propre navigateur web, baptisé ChatGPT Atlas et présenté mardi 21 octobre. Franceinfo vous présente ce nouvel outil, qui n'en est qu'à ses balbutiements.
Qu'est-ce que ChatGPT Atlas ?
ChatGPT Atlas n'est pas une nouvelle fonctionnalité de l'IA générative, mais une application à part entière qui vise à remplacer les navigateurs comme Google Chrome, Safari ou Microsoft Edge. A l'heure de son lancement, elle est uniquement disponible sur macOS, l'arrivée sur Windows, iOS et Android étant prévue pour "bientôt" selon le communiqué d'OpenAI.
Contrairement à l'application Sora, lancée par OpenAI début octobre pour concurrencer TikTok, ChatGPT Atlas est disponible dans le monde entier et n'est pas bloqué au sein de l'Union européenne. L'application s'appuie sur Chromium, le projet "open source" principalement développé et maintenu par Google et qui constitue l'essentiel du code de Google Chrome, ainsi que d'autres navigateurs comme Microsoft Edge.
Comment ChatGPT Atlas fonctionne-t-il ?
Atlas entend cumuler les fonctionnalités d'un moteur de recherche traditionnel avec celles de l'IA générative. Si un utilisateur tape une adresse URL précise, Atlas le renverra directement vers le site web recherché, tandis qu'une requête dans un autre format conduira à la génération d'une page similaire aux résultats de recherche d'un navigateur classique, comme a pu le constater le Journal du Net.
Une fois sur une page web, il est possible de poser des questions à ChatGPT à propos du contenu de la page (du type "Peux-tu expliquer cette partie ?", "Ces chaussures sont-elles adaptées à un marathon ?" ou encore "Y a-t-il des bons parcours de randonnée à proximité ?"). Les réponses sont affichées dans une colonne dédiée sur la droite de la fenêtre de navigation. ChatGPT peut aussi interagir avec le contenu de la page web, par exemple en reformulant à la demande un texte que l'utilisateur est en train d'écrire dans un mail ou un formulaire.
Autre fonctionnalité importante : Atlas peut effectuer des actions à la place de l'utilisateur, par exemple pour remplir un panier d'achat en ligne. Avec le mode "agent", Atlas peut prendre le contrôle du navigateur à la demande de l'utilisateur et effectuer les différentes étapes : recherche d'un produit, ajout au panier, paiement… En demandant à chaque étape l'autorisation et les informations de l'utilisateur, qui peut reprendre le contrôle à tout moment. Ce mode "agent" est uniquement disponible en phase de test pour les abonnés à ChatGPT Plus, Pro et Business.
Atlas enregistre également les sessions de navigation, à la manière des conversations sur ChatGPT, et peut rouvrir ou ajouter aux favoris des onglets visités, ainsi que les importer depuis d'autres navigateurs. Selon OpenAI, ces "souvenirs de recherche" sont optionnels, et peuvent être archivés ou supprimés à tout moment dans les paramètres ou en supprimant l'historique de navigation. Atlas peut enfin importer l'historique et les mots de passe enregistrés dans un autre navigateur, et comporte un mode "navigation privée".
Est-ce qu'OpenAI utilise mes données pour entraîner ChatGPT Atlas ?
Les discussions dans Atlas pourront être utilisées par OpenAI pour entraîner ses IA, mais seulement si l'utilisateur a également autorisé cette exploitation de ses discussions dans la version classique de ChatGPT. Les contrôles parentaux de ChatGPT sont également automatiquement transférés vers Atlas, et les parents peuvent interdire l'utilisation des "souvenirs de recherche" et du mode "agent" par leur enfant.
OpenAI explique que par défaut, les pages visitées par les utilisateurs ne sont pas utilisées pour entraîner les modèles d'IA de la startup. En revanche, l'utilisateur peut désigner manuellement des pages web sur lesquelles il autorise l'entraînement de l'IA – mais seulement si le gestionnaire du site l'a lui-même autorisé au préalable.
Y a-t-il des risques à utiliser ChatGPT Atlas ?
Le mode "agent" n'est pas infaillible. OpenAI reconnaît notamment que son navigateur est vulnérable aux attaques dites de "prompt injection", où des instructions dissimulées sur un site web peuvent être captées par l'IA et modifier son comportement. Par exemple, un internaute explique sur X avoir orienté la réponse d'Atlas, en lui demandant d'analyser un document Google Docs dans lequel était cachée une consigne presque invisible.
Cet exemple est anodin, mais pourrait conduire à des problèmes bien plus graves, surtout si Atlas a enregistré des identifiants et mots de passe de l'utilisateur. La "hackeuse éthique" Rachel Tobac appelle sur X à utiliser un mot de passe exclusif pour ChatGPT et à activer la double authentification forte sur les autres sites, car "si votre mot de passe réutilisé apparaît dans une fuite de données (...), vous aurez une faille bien plus importante à gérer".
OpenAI affirme dans son communiqué avoir "priorisé la sécurité". C'est pourquoi Atlas ne peut pas télécharger des fichiers, installer des extensions ou exécuter du code, ni accéder à d'autres applications sur l'appareil, et demande régulièrement l'approbation de l'internaute. Mais "les utilisateurs doivent peser le pour et le contre avant de décider quelles informations fournir à l'agent, et prendre des mesures pour minimiser leur exposition à ces risques, par exemple en utilisant l'agent ChatGPT en navigation privée dans Atlas et en surveillant les activités de l'agent", estime la startup américaine.
ChatGPT Atlas va-t-il remplacer les navigateurs web classiques ?
OpenAI ne cache pas ses intentions de grandeur. "Nous voyons ChatGPT évoluer pour devenir le système d'exploitation de votre vie : une plateforme entièrement connectée qui vous aide à gérer votre quotidien et à atteindre vos objectifs à long terme", vante par exemple sur Substack la Française Fidji Simo, numéro deux d'OpenAI.
"Ce lancement marque une étape vers un avenir où la plupart des utilisations du Web se feront par le biais de systèmes agentiques, qui vous permettront de déléguer les tâches routinières et de rester concentré sur ce qui compte le plus", affirme l'entreprise dans son communiqué. Le web en général serait progressivement peuplé de robots auxquels les humains auraient délégué la recherche.
Mais tout n'est pas favorable à OpenAI. ChatGPT Atlas est encore privé de nombreuses fonctionnalités habituelles des navigateurs classiques, comme la gestion manuelle des favoris, l'installation d'extensions ou la possibilité de télécharger des fichiers. Et la mise à disposition de ce logiciel va encore augmenter les besoins d'OpenAI en puissance de calcul.
De plus, la startup n'est pas la première à lancer un navigateur dopé à l'IA, car son concurrent Perplexity a déjà lancé son navigateur, IA Comet, en juillet. Surtout, le secteur est toujours dominé par un acteur hégémonique : Google, le géant historique de la navigation web avec Chrome, y intègre progressivement son propre assistant IA Gemini.
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