: Carte Bases militaires, aéroports, palais présidentiel : visualisez où des drones d'origine inconnue ont été signalés en Europe ces dernières semaines

A chaque jour, ou presque, ses nouveaux survols mystérieux. Depuis le 15 septembre, des drones sont signalés au-dessus de sites sensibles sur le territoire européen, comme des aéroports ou des bases militaires. Le dernier cas en date, à l'aéroport de Munich, a entraîné la fermeture du site deux nuits d'affilée, entre le jeudi 2 octobre et le samedi 4 octobre, après "plusieurs observations de drone".

Franceinfo a dressé une liste non exhaustive des principaux lieux où des drones non identifiés ont été signalés par les autorités. Dans cette carte ne figurent pas les différentes incursions de drones militaires russes dans l'espace aérien de la Pologne et de la Roumanie, les engins et leur émetteur étant clairement identifiés.

C'est au Danemark qu'on retrouve le plus grand nombre de survols suspects. Sont notamment concernés les aéroports d'Aalborg, Copenhague, Esbjerg, Sonderborg et Midtjylland, ainsi que des sites militaires comme la base aérienne de Skrydstrup et le régiment des dragons du Jutland, selon la police et l'armée. Cette multiplication des vols a conduit le pays à interdire les vols de drones civils du 29 septembre au 3 octobre, le temps d'un sommet européen dans la capitale, Copenhague. La France a également réagi en arraisonnant le Boracay, un navire de la "flotte fantôme" russe suspecté d'avoir servi à lancer les drones repérés au Danemark.

Les autres pays, principalement scandinaves ou proches de la frontière avec la Russie, sont concernés de manière plus ponctuelle. La Suède, la Norvège, la Lituanie et la Pologne recensent chacun un à deux soupçons de survol sur la fin du mois de septembre.

L'Allemagne s'est ajoutée plus tard à la liste, avec plusieurs signalements d'engins au-dessus de l'aéroport de Munich, d'"infrastructures critiques" dans le land de Schleswig-Holstein, ou vers la ville de Düren, proche de la frontière avec la Belgique, rapporte Ouest-France. Dans ce dernier cas, les mêmes drones ont également été détectés près du camp militaire belge d'Elsenborn.

Le soupçon d'une ingérence étrangère

Pour la plupart de ces survols, le type d'engin utilisé et son origine restent un mystère. En Pologne, deux citoyens biélorusses ont été interpellés après le survol du palais présidentiel et de bâtiments gouvernementaux le 15 septembre. Un drone volant sans perturber le trafic aérien près de l'aéroport d'Oslo, le 24 septembre, a été saisi par la police le lendemain, rapporte l'AFP. Son pilote, un homme d'une cinquantaine d'années d'origine étrangère, devait être entendu.

Dans tous les autres cas recensés par franceinfo, aucun des drones n'a été officiellement intercepté par la police, ni aucun pilote interpellé. Les drones non identifiés sont potentiellement des engins vendus librement dans le commerce, ce qui complique l'identification d'un commanditaire.

Tous les regards sont tournés vers la Russie, régulièrement accusée de mener des opérations d'ingérence étrangère, notamment en France, pour perturber à peu de frais des pays soutenant l'Ukraine, comme dans le cas des têtes de cochon laissées devant des mosquées franciliennes ou des cercueils placés sous la tour Eiffel. Mais, comme dans ces derniers exemples, Moscou nie toute implication dans les vols de drones.

L'inquiétude s'estompe parfois rapidement. En Allemagne, les enquêtes de la police ont déterminé qu'une partie des signalements de drones au-dessus du land de Schleswig-Holstein concernaient finalement des avions, des hélicoptères ou des drones légaux. Au Danemark, l'aéroport de Billund a été fermé pendant une vingtaine de minutes le 26 septembre à cause d'un soupçon de survol de drone, mais l'"engin" repéré n'était en fait qu'une étoile dans le ciel, d'après la chaîne d'information danoise TV 2 News.

La France semble pour le moment épargnée par ces vols suspects. La base militaire de Mourmelon-le-Grand (Marne) a bien été survolée par des drones non identifiés dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 septembre, mais la délégation militaire départementale a déclaré qu'il s'agissait de petits engins et qu'"aucun élément ne permet de penser pour le moment qu'il puisse s'agir d'une ingérence étrangère", selon France 3 Grand Est.