Reportage "Je suis dans un état de stress" : ces professeurs stagiaires qui découvriront leur classe pour la première fois lundi

Ils étaient en stage toute la semaine à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé) de Paris, après avoir réussi leur concours au printemps. Le temps de finaliser les derniers préparatifs et ils plongeront dans le grand bain lundi, devant leurs élèves.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé) de Paris, le 27 août 2021. (NOEMIE BONNIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (Inspé) de Paris, le 27 août 2021. (NOEMIE BONNIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À trois jours de la rentrée des élèves, place aux professeurs, vendredi 29 août. C'est la prérentrée, les enseignants retrouvent leur classe - même si pour la plupart, ils y sont déjà retournés ces derniers jours - et leurs collègues, et organisent les derniers détails pour accueillir les jeunes, lundi. Un moment particulier pour les professeurs stagiaires, ceux qui font leur toute première rentrée, après avoir eu le concours au printemps dernier. Franceinfo s'est rendu à l'Inspé de Paris (Institut national supérieur du professorat et de l'éducation), où ils étaient en stage toute cette semaine.

Quelques jours de formation avant la plongée dans le grand bain, lundi. L'heure des derniers conseils pratiques. "Le matériel incontournable, l'ardoise, un cahier de recherche, c'est le successeur du cahier de brouillon", détaille une formatrice, avant de donner des astuces très concrètes. "Dans vos classes, il vous faut absolument du matériel de numération, si vous n'en avez pas parce qu'il n'y a rien dans votre classe, vous achetez des bâtons d'esquimaux, des petits élastiques de coiffeur et des sachets plastiques, liste-t-elle. Tout ça se trouve en bazar et ce n'est pas excessif."

Certains ont fait une reconversion

Ces professeurs stagiaires sont titulaires d'un master, ont eu le concours de professeur des écoles au printemps dernier et vont alterner cette année temps en classe et temps de formation, à quelques jours de découvrir leur classe.

"Je suis dans un état de stress", sourit Félicia, un peu angoissée mais très motivée. À 26 ans, elle est en reconversion professionnelle. Après avoir terminé la prestigieuse école de commerce HEC, occupé différents postes dans des start-ups, elle a décidé de rejoindre l'Education nationale pour donner du sens à son métier, dit-elle, en assumant une forte baisse de salaire. Elle va gagner cette année moins de 1 800 euros par mois. "Je n'avais pas ce sentiment d'utilité au quotidien. Je travaillais dans les ressources humaines, j'étais utile à 30, 40 personnes dans une entreprise, mais je n'avais pas l'impression de faire avancer le monde."

"Gagner des mille et des cents, si c'est pour faire un burn-out ou être malheureux, ce n'est pas dans mes convictions à titre personnel, mais c'est un choix et un sacrifice."

Félicia, enseignante stagiaire de 26 ans

à franceinfo

Ces professeurs stagiaires s'apprêtent à embrasser un métier qui attire de moins en moins. La rémunération, le manque de moyens comme de reconnaissance sont des éléments régulièrement dénoncés par les syndicats. Qu'importe, ces enseignants en devenir ont hâte de commencer. "Cet amour de l'école, cette envie d'apprendre, de pouvoir apporter de la joie de vivre aux élèves, honnêtement ça prime sur tout ce négatif qu'on peut entendre à droite et à gauche", explique Marianne, qui va débuter en éducation prioritaire.

Après cette petite formation, les enseignants stagiaires sont accueillis vendredi dans leur école, pour découvrir leur classe, leurs collègues, avant lundi, leurs élèves.  

Ces professeurs stagiaires qui découvriront leur classe pour la première fois lundi. Reportage de Noémie Bonnin.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.