A quelques jours de la rentrée scolaire, au moins 2 159 enfants dorment toujours dans la rue en France, un chiffre en hausse

Parmi les enfants sans solution de logement après un appel au 115, le Samu social, 503 ont moins de 3 ans, selon le baromètre annuel de l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dévoilé jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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Plus de 250 personnes, principalement des familles ou des femmes seules avec enfants, sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris, le 11 août 2025. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / AFP)
Plus de 250 personnes, principalement des familles ou des femmes seules avec enfants, sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris, le 11 août 2025. (VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS / AFP)

A l'heure où les élèves s'apprêtent à faire leur retour en classe, certains dorment encore dans la rue : au moins 2 159 enfants, dont 503 de moins de 3 ans, sont sans solution d'hébergement après un appel au 115, le numéro du Samu social. Le constat est dressé, jeudi 28 août, dans le baromètre annuel sur les enfants à la rue de l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), en lien avec le Collectif des associations pour le logement (CAL). Un chiffre en augmentation de près de 6% par rapport à la rentrée 2024 et de 30% par rapport à 2022, détaille le baromètre.

Les données se basent sur un recensement effectué dans la nuit du 18 au 19 août, deux semaines avant la rentrée scolaire. Parmi les enfants sans solution de logement après un appel au 115, ils sont 503 à avoir moins de 3 ans. Toujours d'après ce baromètre, 171 étaient même âgés de moins d'1 an. "En constante augmentation, ces chiffres mettent en lumière l'échec des gouvernements successifs à tenir l'engagement de 'ne plus avoir aucun enfant à la rue'", dénoncent les associations derrière la rédaction de ce baromètre. 

"Ces chiffres sont largement sous-estimés, ce sont seulement les gens qui ont téléphoné au 115", souligne Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, jeudi sur franceinfo. Ils ne comptabilisent pas les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles. "En plus des 2 159 enfants qui sont à la rue, il y en a actuellement 43 500 dans des centres d'hébergement ou des hôtels. Cela représente une ville comme Arras", ajoute-t-elle.

Le nombre de mères seules à la rue en forte hausse

Bien que la hausse du nombre de personnes en demande d'hébergement non pourvue concerne toutes les catégories, les familles représentent 60% de la population sans solution, soit une hausse de 5% par rapport à 2024 et de près d'un tiers par rapport à 2022. Ces familles se trouvent principalement en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Occitanie et dans les Hauts-de-France. Les territoires d'outre-mer sont également particulièrement touchés par la question du mal-logement.

L'augmentation du nombre de femmes à la rue, qu'elles soient seules ou en famille, "se confirme cette année encore", poursuivent les ONG. Parmi les familles en situation de précarité de logement, plus d'un tiers sont ainsi des femmes seules avec un ou plusieurs enfants, soit 58% de plus qu'en 2022. 

Une chaîne d'accès au logement "paralysée"

L'augmentation du nombre d'enfants sans logement s'explique, selon les ONG, par la saturation des dispositifs d'hébergements, mais également par la "paralysie" de la chaîne d'accès au logement. "La production et les attributions de logements sociaux et très sociaux, au plus bas ces dernières années, peinent à se relancer, alors même que le nombre de demandes explose", peut-on lire dans le baromètre. Le parc privé est quant à lui considéré comme de moins en moins accessible.

Dans ce même baromètre, l'Unicef France et la FAS adressent 10 recommandations aux puissances publiques dans le but d'endiguer le phénomène. Le vote, à l'Assemblée nationale, d'une proposition de résolution "visant à mettre fin au sans-abrisme des enfants" ou encore la présentation d'une loi de finances rectificative pour 2025 sur le nombre de places du parc d'hébergement est ainsi exigé, face à des données "alarmantes". Pour Adeline Hazan, il faut sauvegarder les places existantes et en ouvrir "10 000 de plus au moins". 

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