Rave party dans l’Aude : 2 500 participants sur des terres brûlées

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Article rédigé par France 2 - M. de Chalvron, T. Cardoz, T. Will, L. Dodet, L. Barbier. Édité par l'agence 6Medias
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Au cœur de l’Aude, une rave party a réuni près de 2 500 personnes ce week-end sur des terres récemment ravagées par les flammes. Entre contrôles de gendarmerie, colère des habitants et dégâts agricoles, la fête laisse un goût amer dans la région.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À Fontjoncouse, dans l’Aude, tous les moyens sont bons pour quitter la rave party. Cette fête, organisée en plein cœur de champs récemment ravagés par les flammes, a attiré près de 2 500 participants tout le week-end. Mais au moment du départ, certains tentent de semer la vigilance des forces de l’ordre : fuite à pied, passages en voiture à travers les champs… Des stratégies qui exaspèrent le maire de la commune. "On a fait un tas de terre pour fermer l’accès, pour que ce soit contrôlable. Et pourtant, on voit ce qu’ils ont fait : ils ont arraché la clôture d’un particulier qui a perdu plus de 80 % de son vignoble", raconte Christophe Tena, maire (SE) de Fontjoncouse, consterné par les dégâts.

Sous l’œil des forces de l’ordre, la fête tourne à la sanction

La plupart des participants encore sur place ont été rattrapés par les gendarmes. Les contrôles ont porté notamment sur l’alcoolémie et la consommation de stupéfiants. Mais même lorsque les tests s’avéraient négatifs, les fêtards étaient verbalisés pour non-respect d’un arrêté préfectoral : une amende de 135 euros.

Un jeune homme, présent à la fête, admet comprendre la colère des riverains, tout en tentant de justifier l’événement : "Je pense que ça avait été choisi avant les incendies. Mais c’est compliqué : le fait que ça ait brûlé il n’y a pas longtemps et que la fête a quand même été maintenue ici… Je comprends que les gens d’ici ne soient pas contents."

Une blessure encore vive dans les villages voisins

À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, commune voisine également touchée par les incendies, l’incompréhension domine. " Je trouve que c’est malvenu de faire une fête dans des endroits où des gens ont perdu leur maison. Ici, il y a une dame qui est décédée, donc je trouve que ce n’est pas bien", confie une habitante, émue. Un autre habitant ajoute : "Là où ils sont, tout a brûlé. On ne va pas dire que ça peut repartir, mais c’est un peu rapide, je trouve."

Le 1er septembre au matin, près de 1 500 personnes se trouvaient encore sur les lieux de la rave party, en cours de dispersion sous l’œil attentif des forces de l’ordre.

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