Un homme interpellé, soupçonné d'avoir administré un site illégal de dons sauvages de gamètes

Les gendarmes soupçonnent l'administrateur du site d'avoir contourné le cadre réglementé de l'assistance médicale à la procréation.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une voiture de gendarmerie. Image d'illustration. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)
Une voiture de gendarmerie. Image d'illustration. (MIKAEL ANISSET / MAXPPP)

Un homme est en garde à vue après avoir été interpellé, jeudi 5 juin, à Paris dans le 13e arrondissement, soupçonné d'avoir géré un site illégal de dons sauvages de gamètes, annoncent les gendarmes ce vendredi dans un communiqué. "Utilisé par plus de 7 000 membre et à présent fermé, ce site exploitait la situation de vulnérabilité de receveuses qui recouraient à des dons sauvages afin de pallier des délais d'attente parfois longs", rapportent les gendarmes.

L'enquête a été ouverte en avril dernier, lorsque des enquêteurs de l'antenne C3N de la section de recherches de Lille ont découvert l'existence de ce site lors de leur veille sur internet. Les gendarmes soupçonnent l'administrateur du site d'avoir contourné le cadre réglementé de l'assistance médicale à la procréation (PMA).

Des dons en cryptomonnaie et un abonnement payant

L'enquête est menée par le parquet de Valenciennes (Nord). L'administrateur du site "childablet.net" est soupçonné d'avoir exploité des victimes et perçu de l'argent grâce à cette activité. L'homme soupçonné d'être l'administrateur du site est suspecté d'avoir sollicité des dons en cryptomonnaie et d'avoir mis en place un abonnement payant. Il est soupçonné d'avoir perçu de l'argent à titre de "dédommagement" pour ses propres dons de gamètes.

Selon une source proche du dossier à franceinfo, l'affaire est jugée "inédite". Cette source décrit comment le site fonctionnait "comme une sorte de site de rencontre clandestin". Comme dans un site de rencontre, il fallait créer son profil, renseigner ses caractéristiques. Et "matcher", se mettre d'accord entre donneurs et receveuses. Deux "méthodes" de dons étaient proposées : une dite "artisanale" avec une insémination hors de tout cadre sanitaire. L'autre, plebiscitée par les donneurs : le don dit "naturel", sous forme de relation sexuelle. Une méthode que les donneurs privilégiaient pour obtenir un rapport sexuel, tout en étant rémunéré. 
 
Les profils psychologiques mis en avant par les enquêteurs sont jugés "lourds" pour certains d'entre eux. Tels ces hommes qui avaient l'ambition avec ces dons sauvages de "repeupler le pays". Du côté des receveuses, les motivations étaient plus ou moins avouables. D'une part celles qui voulaient contourner les délais parfois importants d'une PMA légale - parfois 18 mois -, contourner aussi les examens médicaux obligatoires et parfois aussi pour pouvoir choisir les caractéristiques physiques du bébé. 

"Cette enquête judiciaire vient souligner la nécessité impérieuse pour les potentielles receveuses de recourir au cadre légal de la PMA, garantissant en France la sécurité des bénéficiaires et la traçabilité des dons", écrivent les gendarmes dans leur communiqué de presse. "La pratique non encadrée du don de gamètes peut exposer les parties concernées à de multiples dangers (...) et à des comportements abusifs".

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