Policier agressé à Tourcoing : les policiers en colère dénoncent un "laxisme" après la remise en liberté de deux suspects

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Article rédigé par France 2 - O. Longueval, M. Rappez, S. Gurak, J. Cohen-Olivieri. Édité par l'agence 6Médias
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À Tourcoing, dans le Nord, la remise en liberté mercredi sous contrôle judiciaire strict des suspects de l'agression d'un de leurs collègues révolte les policiers. Le ministre démissionnaire de la Justice, Gérald Darmanin, dénonce même une "loi obsolète".

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Rassemblés devant le commissariat de Tourcoing (Nord) vendredi 19 septembre pour s'opposer à une décision de justice, des policiers sont en colère : deux des mis en cause dans le lynchage de leurs collègues, jusqu'ici placés en détention provisoire, ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire mercredi 17 septembre. Une décision que les agents dénoncent.

"Aujourd'hui, le laxisme, c'est quoi ? C'est que vous interpellez un individu qui a agressé un policier, le lendemain il sort de prison, le surlendemain il ricane, et d'une façon ou d'une autre, en attendant son procès, il ne va pas trop s'inquiéter parce qu'il ne lui arrivera rien", fustige Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police nationale.

Gérald Darmanin appelle à changer la loi

Le 11 septembre dernier, des jeunes étaient filmés en train de passer à tabac un policier en pleine rue à Tourcoing. Les suspects libérés ont été, pour l'un, majeur, placé sous contrôle judiciaire, et pour l'autre, mineur, placé en centre éducatif renforcé, en attendant leur jugement. "La détention provisoire, selon la loi, est une mesure exceptionnelle. Ça, c'est la loi qui le dit. Donc les magistrats, en toute indépendance, font application de la loi. La détention provisoire, précisément parce que les mis en cause sont présumés innocents, doit être le dernier recours", souligne Maître Martin Vettes, avocat au barreau de Paris.

La loi, justement, le garde des Sceaux souhaite la faire évoluer au regard de cette affaire. "La loi, obsolète et plus à la hauteur de la violence de la société, doit être absolument et rapidement changée", a estimé Gérald Darmanin. Le parquet de Lille, lui, a déjà indiqué qu'il ferait appel de la décision de remettre en liberté le majeur placé sous contrôle judiciaire.

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