Reportage "On n'a pas peur, il ne faut pas déserter les mosquées" : les fidèles de La Grand-Combe soulagés et sereins après la reddition du suspect

C'est une "libération" pour ces fidèles qui ont vécu un week-end éprouvant après le meurtre d'Aboubakar, tué par des dizaines de coups de couteau vendredi à l'intérieur de la mosquée.

Article rédigé par Théo Metton-Regimbeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La mosquée Khadija de La Grand-Combe dans le Gard, le 27 avril 2025. (MIGUEL MEDINA / AFP)
La mosquée Khadija de La Grand-Combe dans le Gard, le 27 avril 2025. (MIGUEL MEDINA / AFP)

La foi plus forte que la peur. Le suspect de l'assassinat d'Aboubakar, un jeune Malien tué par des dizaines de coups de couteau vendredi à la mosquée de La Grand-Combe, s'est rendu à la police italienne dimanche 27 avril au soir. Après un week-end douloureux pour les fidèles du lieu de culte, l'émotion a laissé place au soulagement.

Lundi, en début d'après-midi, une vingtaine de fidèles sortent de la mosquée de La Grand-Combe, dont la façade est ensoleillée. Ils ont assisté à la prière Dhuhr, en début d'après-midi, la première depuis l'annonce de la reddition du suspect la nuit dernière. Moussa est venu spécialement aujourd'hui, "habituellement, cette prière on peut la faire à la maison ou à la mosquée, mais là je viens justement pour dire qu'on n'a pas peur, on vient quand même". Ce fidèle appelle aussi tous les musulmans à continuer de fréquenter les mosquées, "de ne pas déserter les mosquées et de continuer à prier".

Ne pas déserter et revenir à la mosquée, c'est aussi la volonté de Fahim. Il fréquente depuis plusieurs années celle de La Grand-Combe, "je reviens parce que je suis musulman et c'est un devoir de revenir ici". Il se dit rassuré de savoir que le suspect s'est rendu dans un commissariat en Italie. "C'est un gros soulagement. C'est une libération même, de savoir qu'il est entre les mains de la justice. Tout le monde est content". Même s'il avoue avoir eu évidemment "peur" quand le suspect était encore en cavale.

Le consul général du Mali présent lors de la prière

Trois jours après le meurtre, le consul général du Mali, Sory Ibrahima Kaba Diakité, était présent pour rendre hommage à Aboubacar, la victime. Un déplacement spécial depuis Lyon pour "présenter (ses) condoléances à nos frères qui ont accueilli, hébergé Aboubacar, leur dire toute la gratitude du peuple malien depuis la commission de cet acte odieux. Nous avons vu un élan de solidarité et de compassion de toute la communauté musulmane" s'est réjoui le diplomate.

Devant la mosquée, les fleurs sont restées déposées sur un cube de béton, le seul stigmate visible du drame, mais une émotion toujours présente dans le centre de la petite ville. Le patron d'un café a mis en place une boîte sur le comptoir pour récolter des dons pour la famille. Des centaines d'euros ont été déposées depuis samedi matin.

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