L'ancien patron du renseignement Bernard Squarcini condamné à deux ans de prison ferme pour des activités illicites notamment au profit de LVMH

L'ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur était notamment accusé d'avoir profité de ses réseaux pour obtenir des informations confidentielles.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Bernard Squarcini (à droite) lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le 24 novembre 2024. (VICTOR AUBRY / SIPA)
Bernard Squarcini (à droite) lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le 24 novembre 2024. (VICTOR AUBRY / SIPA)

L'ex-patron du renseignement intérieur sanctionné. Bernard Squarcini a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, par le tribunal correctionnel de Paris, vendredi 7 mars. Il était accusé d'avoir fait fructifier ses réseaux pour obtenir et monnayer des informations confidentielles et des privilèges, au bénéfice notamment du PDG de LVMH, Bernard Arnault.

Celui qui est surnommé "le Squale", aujourd'hui âgé de 69 ans, a en outre été condamné à une amende de 200 000 euros et à une interdiction professionnelle pendant cinq ans. La partie ferme de sa peine de prison sera effectuée sous bracelet électronique. Le parquet avait requis quatre ans de prison avec sursis et 300 000 euros d'amende. L'avocate de Bernard Squarcini a annoncé son intention de faire appel.

Une opération de surveillance de François Ruffin

L'ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis DGSI) avait comparu en novembre aux côtés de neuf autres personnes, parmi lesquelles figuraient le préfet Pierre Lieutaud, l'ancien magistrat de la cour d'appel de Paris Laurent Marcadier ou encore des policiers et consultants en intelligence économique.

Bernard Squarcini était lui-même jugé pour onze infractions, allant du "trafic d'influence passif" au "détournement de fonds publics", en passant par la "compromission du secret de la défense nationale", le "faux en écriture publique" ou encore la "complicité de violation du secret professionnel". Le tribunal l'a relaxé de certains chefs de poursuites et a requalifié certains autres.

Il a été condamné vendredi notamment pour une rocambolesque opération de surveillance du député François Ruffin, alors journaliste, et de son journal Fakir, entre 2013 et 2016, pour le compte de LVMH. François Ruffin, en plein tournage du film Merci Patron !, prévoyait d'interpeller Bernard Arnault lors des assemblées générales du groupe de luxe. Le milliardaire, cité par les avocats du député, avait témoigné à la barre et assuré qu'il n'était "absolument pas au courant".

Selon l'accusation, Bernard Squarcini avait aussi indûment missionné des agents de la DCRI en 2008 afin de débusquer un homme qui voulait faire chanter Bernard Arnault, mais aussi obtenu des informations couvertes par le secret auprès de policiers, notamment sur l'affaire Cahuzac, sur une plainte d'Hermès contre Vuitton et sur l'assassinat de l'avocat corse Antoine Sollacaro. Ou encore fait appel à ses connaissances pour faciliter des procédures de passeports et visas.

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