Attentat rue des Rosiers : la justice ordonne un procès contre six personnes, dont Abou Zayed

Le Norvégien d'origine palestinienne, âgé de 66 ans, est considéré comme l'un des tireurs lors d'une fusillade meurtrière dans le quartier du Marais, à Paris, en août 1982.

Article rédigé par franceinfo
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Les secours interviennent après l'attentat qui a fait six morts et 22 blessés, le 9 août 1982, dans le quartier juif, dans le 4e arrondissement Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)
Les secours interviennent après l'attentat qui a fait six morts et 22 blessés, le 9 août 1982, dans le quartier juif, dans le 4e arrondissement Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

La justice a ordonné un procès devant la Cour d'assises spéciale de Paris contre six personnes, suspectées d'être impliquées dans l'attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982, confirment jeudi 30 juillet à franceinfo une source judiciaire et un avocat de parties civiles dans ce dossier, Ariel Goldmann, corroborant une information de l'AFP. Une décision conforme aux réquisitions du parquet national antiterroriste (PNAT). 

Parmi les suspects renvoyés devant la justice se trouve Abou Zayed, 66 ans, principal suspect dans cette affaire, soupçonné d'avoir fait partie du commando de cet attentat contre un restaurant juif, en août 1982. Norvégien d'origine palestinienne âgé de 66 ans, il considéré comme l'un des tireurs et détenu en France depuis 2020, ainsi que Hazza Taha, soupçonné d'avoir caché des armes à l'époque et sous contrôle judiciaire. Tous deux contestent les faits. 

"Matrice du terrorisme islamiste"

Pour Ariel Goldmann, contacté par franceinfo, c'est un "soulagement" pour les victimes "et pour les descendants de victimes". Un "soulagement", poursuit-il, "de savoir qu'il n'y a pas de sanctuaire pour les auteurs des actes de terrorisme". L'avocat explique que "même si on peut regretter le temps qu'a mis la justice pour prendre cette décision", elle est tout de même "saluée". Pour Ariel Goldmann, il s'agit du "procès du terrorisme palestinien des années 80", qui est, selon lui, "la véritable matrice du terrorisme islamiste connu en France ces dernières années".

Yohann Taïeb, porte-parole de victimes de l’attentat de la rue des Rosiers, contacté par franceinfo, affirme qu'il s'agit d'"un jour historique pour la justice française qui démontre qu’elle n’a rien abandonné et qu’elle va tout faire pour rendre justice aux victimes, ceux qui sont partis, ceux qui vivent toujours avec les séquelles de l’attentat et leurs familles". Concernant les quatre suspects visés par des mandats d'arrêts - actuellement localisés notamment en Cisjordanie et en Jordanie - le porte-parole estime qu'"avec la reconnaissance à venir de l'Etat palestinien, le moment est venu d’obtenir son extradition. La France n’a plus d’excuses". Yohann Taïeb considère que si le suspect en Cisjordanie "est extradé, il sera difficile pour la Jordanie de ne pas faire de même".  

Le 9 août 1982, six personnes ont été tuées et 22 blessées dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, perpétrée par un commando de trois à cinq hommes. L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine. 

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