Incidents au Stade de France : la destruction des images de vidéosurveillance "peut devenir une affaire d'État", prévient le sénateur socialiste Patrick Kanner
Les images de vidéosurveillance des violences autour du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n'ont pas été conservées, a-t-on appris jeudi lors des auditions par le Sénat.
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Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat et ancien ministre des Sports, a affirmé vendredi 10 juin sur franceinfo que la destruction des images de vidéosurveillance du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions le 28 mai pourrait "devenir une affaire d'État", a-t-on appris jeudi lors des auditions par le Sénat. D'autant plus que "ni le ministre de l'Intérieur, ni le préfet de police, ni le garde des Sceaux n'ont eu le réflexe intelligent, utile, qui aurait été de mobiliser finalement les autorités judiciaires pour réclamer ces vidéos", explique Patrick Kanner.
franceinfo : Que vous inspire l'annonce de la destruction automatique des images des caméras de surveillance du Stade de France ?
Erwan Le Prévost : Cette affaire peut devenir une affaire d'État. Je ne dis pas que c'est un scandale d'État, mais ça peut devenir une affaire d'État dans la mesure où, manifestement, ni le ministre de l'Intérieur, ni le préfet de police, ni le garde des Sceaux n'ont eu le réflexe intelligent, utile, qui aurait été de mobiliser finalement les autorités judiciaires pour réclamer ces vidéos. Ou bien incompétence, négligence ou on a laissé filer en se disant que c'est un élément d'analyse qui va ainsi disparaître naturellement. J'ai été ministre des Sports à l'époque de François Hollande et donc j'ai été l'organisateur, avec Bernard Cazeneuve, de la sécurité de l'Euro 2016.
Je suis allé systématiquement lors des matchs dans le PC de sécurité. C'est un outil incroyablement précis, très utile pour ce type de choses. La ministre des Sports, même si elle n'avait été nommée que le 20 mai dernier, aurait dû avoir le réflexe de demander ces vidéos. Le ministre de l'Intérieur encore plus. Pourquoi ne l'ont-ils pas demandé ? Il faut assumer. Assumer, c'est prendre ses responsabilités. Aujourd'hui, permettez-moi l'expression, l'exécutif est en train de se planquer dans cette affaire.
Selon vous, serait-il utile d'auditionner des supporteurs anglais ?
Le Sénat fait son travail. Il a pour l'instant auditionné les autorités françaises. On va continuer à le faire. Pourquoi pas ! Ce n'est pas une commission d'enquête. On n'en est pas encore à ce stade-là. Donc, puisqu'il n'y a pas de conflit avec une procédure judiciaire en cours, nous avons toutes les facilités pour écouter des personnes qui acceptent de venir. Nous ne pouvons pas les convoquer. Des supporteurs de Liverpool qui viendraient témoigner pour éclairer la manifestation de la vérité dans ce dossier, cela pourrait être utile. C'est une suggestion que je partagerai avec mon collègue François-Noël Buffet, président de la commission des lois du Sénat.
Faut-il élargir l'enquête sur les violences qu'ont subies les supporteurs anglais venant à la fois de bandes organisées ou même de policiers ?
Le Sénat n'est pas une autorité judiciaire. Nous sommes là pour contribuer à la manifestation de la vérité. On prend notre part réellement en la matière puisque sinon personne n'en aurait parlé. Encore faut-il qu'il y ait des plaintes déposées. Toute personne qui a subi des violences, d'où qu'elles viennent, doit pouvoir déposer plainte pour qu'encore une fois, la justice puisse passer en la matière.
Ces événements ont décrédibilisé la capacité de la France à organiser des événements sportifs de très haut niveau. Je le regrette pour avoir contribué à l'obtention des Jeux olympiques et aussi à l'obtention de la Coupe du monde de 2023 comme ministre des Sports à l'époque. La question de la sécurité était majeure dans les dossiers que nous avons présentés. En quelques heures, nous avons perdu notre crédibilité. Aujourd'hui, le meilleur moyen de la retrouver, c'est que toute la lumière soit faite sur les événements. C'est pour cela qu'il y a ces auditions au Sénat.
Selon vous, les révélations sur les vidéos imposeraient d'auditionner une nouvelle fois les acteurs de cette soirée ?
Oui, tout à fait. Il ne serait pas inutile, éventuellement, de réinterroger le ministre de l'Intérieur. Peut-être d'interroger les membres du PC de sécurité qui ont vu les images. Encore une fois, ce sont des invitations à témoigner. Ce ne sont pas des convocations. Manifestement, tout le monde se prête quand même à ce travail d'investigation, qui est mené par une autorité légitime, le Parlement en la matière.
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