Incidents au Stade de France : comment expliquer que les images de vidéosurveillance ont été supprimées sept jours seulement après le match ?
Les images de vidéosurveillance des violences autour du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions n'ont pas été conservées. Mais de quoi parle-t-on vraiment ?
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C'est un nouvel élément dans le feuilleton du fiasco de la finale de la Ligue des champions. Lors de son audition devant le Sénat pour s'expliquer sur les incidents en marge du match Real Madrid - Liverpool, le samedi 28 mai dernier, Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles de la Fédération française de football (FFF) a déclaré que les images de vidéosurveillance du Stade de France avaient été détruites. En cause : l'absence de réquisition judiciaire. Ces images sont "automatiquement détruites" au bout de sept jours, sauf réquisition de la justice, a ainsi expliqué Erwan Le Prévost.
Contacté par franceinfo, le parquet de Bobigny indique ne pas encore être saisi de plaintes concernant ces violences au stade de France. Alors que le club de Liverpool dit avoir recueilli des milliers de témoignages de supporters agressés ou volés, le procureur de Bobigny n'a lui encore enregistré aucune plainte concernant les violences commises le 28 mai. Et sans enquête judiciaire, explique une source judiciaire, pas de réquisitions de vidéos des quelques 220 caméras dont dispose le consortium du Stade de France .
Le processus de dépôt de plaintes a en effet connu des ratés : quelques policiers français sont arrivés dimanche dernier à Liverpool pour recueillir les plaintes de supporter anglais, mais le dispositif de pré-plaintes en ligne, lui, n'est ouvert que depuis lundi.
Que voit-on sur ces vidéos ?
"Ne confondons pas images de la police et images d'un opérateur privé", écrit la préfecture de police de Paris sur Twitter ce jeudi soir, dans une mise au point. Les autorités ont ainsi précisé qu'il existe bien des images du plan de vidéoprotection, mais propriété de la préfecture de police. Celles-ci sont "en sa possession" et "sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale".
#StadeDeFrance | Les images en possession de la @prefpolice sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale. Ne confondons pas images de la police et images d'un opérateur privé. pic.twitter.com/FFeZmRZ2FZ
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 9, 2022
Le directeur des relations institutionnelles de la FFF, qui était "présent au PC sécurité" le soir des évènements, a tenu à souligner avoir pu visionner des "images extrêmement violentes". Selon nos informations, on peut principalement y voir des bagarres entre des supporters et des stadiers, à l'entrée immédiate du stade de France, aux tourniquets et aux consignes.
Reste une question-clé : pourquoi si ces images, qui avaient un potentiel intérêt pour une justice même lente, ne pas les avoir isoler et conserver ? Une source proche du Stade de France explique à franceinfo que les serveurs du Stade de France n'ont également pas la capacité de stocker les images plus de sept jours. "Les images s'écrasent toutes seules dans le délai qui est imparti par la loi. Si le procureur de la République ne fait pas de réquisition, évidemment elles disparaissent", a par ailleurs confirmé le sénateur LR François Noël Buffet, président de la commission des lois au Sénat.
Invité de franceinfo, vendredi matin, Gabriel Attal, ministre de l'Action et des Comptes publics et ancien porte-parole du gouvernement, a indiqué que "le ministère de la Justice communiquera prochainement", sans plus de précision.
Suppression des images du Stade de France ➡️ “Je ne suis plus porte-parole du gouvernement”, commence par dire Gabriel Attal. “Le ministère de la Justice communiquera prochainement”, qui ne “croit pas du tout” que l’on se dirige vers un départ de Didier Lallement. pic.twitter.com/0WsnK09NvT
— franceinfo (@franceinfo) June 10, 2022
De son côté, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) précise que le délai maximal de conservation d'images de vidéosurveillance est d'un mois. "La durée de conservation des images issues d'une caméra filmant la voie publique ou un lieu ouvert au public doit être proportionnée et correspondre à l'objectif pour lequel le système de vidéo protection est installé. Cette durée ne doit pas dépasser un mois", précise la Cnil sur son site.
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