Incendies : "Il est important de soutenir une filière française et européenne" d'avions bombardiers d’eau, selon la députée PS Sophie Pantel

Aujourd'hui, "tout le territoire national est concerné par le risque incendie", souligne l'élue.

Article rédigé par franceinfo, Avec ICI Gard Lozère
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La députée socialiste de la Lozère, Sophie Pantel, le 30 mars 2015. (SYLVAIN THOMAS / AFP)
La députée socialiste de la Lozère, Sophie Pantel, le 30 mars 2015. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

"Il est important de lancer et de soutenir clairement une filière française et européenne" d'avions bombardiers d’eau, pour lutter contre les incendies, selon la députée PS de Lozère Sophie Pantel, invitée d'ICI Gard Lozère (ex-France Bleu), jeudi 10 juillet, et co-rapportrice d'un rapport parlementaire sur la maintenance des Canadair. Elle estime qu'il faut aujourd'hui "renouveler" la flotte, mais aussi "l'adapter aux nouveaux enjeux et notamment de pouvoir répondre à l'ensemble du territoire national".

La flotte aérienne française de lutte contre les incendies a été "dimensionnée pour répondre aux besoins des départements du pourtour méditerranéen et aujourd'hui, la donne a changé, explique l'élue. [...] Quand on regarde la saison 2022, qui a été la dernière saison difficile, en fait, ce sont 90 départements du territoire national qui ont été impactés". Aujourd'hui, "tout le territoire national est concerné par le risque incendie", analyse-t-elle.

"Développer une souveraineté avec une filière industrielle de fabrication de bombardiers d'eau"

Actuellement, la France dispose d'une flotte aérienne vieillissante pour lutter contre les incendies : onze Canadair sont en service (le douzième a été abîmé en Corse, rappelle la députée). 8 avions Dash "dont six ont été renouvelés, et on a 36 hélicoptères avec une commande qui a été passée pour une dernière livraison en 2029", détaille l'élue socialiste. Enfin trois Beechcraft, des avions d'investigation chargés de faire les repérages, complètent la flotte.

Mais "aujourd'hui on est complètement dépendants de l'entreprise Canadair [entreprise canadienne]", et des Beechcraft alors qu'il y a "des projets français". "Les grandes entreprises de l'aéronautique comme Airbus participent, ils soutiennent des start-ups et en particulier une qui a très très bien avancé et qui serait en capacité en 2030 de pouvoir fournir les premiers bombardiers d'eau français", assure Sophie Pantel.

Sophie Pantel préconise donc de "développer une souveraineté avec une filière industrielle de fabrication de bombardiers d'eau", de pouvoir "diversifier cette flotte et s'inscrire en complémentarité avec la flotte de l'Union européenne et le programme RescEU". RescEU est une réserve de capacités de protection civile à l'échelle de l'Union européenne. "Il faut retrouver la souveraineté sur une flotte française. On ne peut pas se passer d'une flotte française", plaide la députée.

"Utiliser des appareils existants et les adapter"

Dans son rapport parlementaire, elle "alerte" sur la location de la flotte aérienne qui "devient structurelle" : "On est passé de 2 millions d'euros en 2020 à 30 millions en 2025. C'est-à-dire qu'on a déjà dépensé plus de 100 millions en location. C'est pour ça qu'il est important de lancer et de soutenir clairement une filière française et européenne", martèle-t-elle.

L'une des solutions du rapport, en attendant de créer une véritable filière, est le "rétrofit" : "On va utiliser des appareils existants et on va les adapter, explique la députée. Par exemple, chez Airbus, il y a eu des tests sur l'A400M qui sont positifs, qui ont été réalisés récemment dans le Gard et dans les Bouches-du-Rhône et qui montrent qu'on peut rajouter un kit de largage sous cet avion".

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