Enseignante poignardée dans le Bas-Rhin : où en sont les plans déployés dans les établissements scolaires ?
Après plusieurs attaques au couteau dans le milieu scolaire ces derniers mois, l'Éducation nationale a mis en place différentes mesures pour tenter d'endiguer la violence juvénile.
Un élève s'en est une nouvelle fois pris au personnel éducatif. Mercredi 24 septembre, une professeure du collège Robert-Schuman, à Benfeld, dans le Bas-Rhin a été poignardée, ses jours ne sont pas en danger, contrairement au suspect dont le pronostic vital est engagé.
Ce n'est pas la première attaque au couteau dans un établissement scolaire. Le 10 juin dernier, une surveillante est décédée, à Nogent, en Haute-Marne, après avoir été poignardée par un collégien, lors d'une opération de contrôle des sacs. Fin avril à Nantes, une lycéenne de 15 ans est morte, visée par un autre élève qui lui avait assené 57 coups de couteau. Elias, 14 ans, est mort en janvier dernier pour avoir refusé de donner son téléphone portable. En 2024, plusieurs jeunes ont été tués aux abords d'établissements scolaires, en Essonne, lors d'une bagarre.
Un ancien élève, déjà soupçonné en 2024 d'apologie de crimes, avait aussi blessé le 10 septembre un élève et une professeure dans une attaque au couteau dans un lycée horticole d'Antibes, près de Nice. Le suspect, âgé de 18 ans, a d'abord blessé un élève de 16 ans, puis dans la salle des professeurs porté trois coups de couteau à une enseignante de 52 ans.
Les autorités estiment à environ 3 000 le nombre de mineurs interpellés chaque année pour port d’arme. Le rapport de la mission, déclenchée par le gouvernement après le drame de Nantes, avait pointé "une violence juvénile de plus en plus armée".
Plusieurs mesures mises en place
L'Éducation nationale a, depuis ces actes choquants des derniers mois, lancé différents plans. La fouille aléatoire des sacs à l'entrée des établissements scolaires a notamment été mise en place. Cette fouille est menée par les forces de l'ordre et se déroule une fois de temps en temps. La ministre Élisabeth Borne évoquait, début septembre, près de 400 armes saisies lors de plus de 6 200 fouilles effectuées depuis mars dernier. Mais ce n'est pas du tout systématique, car impossible. En effet, seuls les gendarmes ou les policiers peuvent réellement mettre la main dans un sac, alors que les surveillants, les CPE et les autres personnels de l'Éducation nationale ne peuvent qu'observer ce qu'il y a à l'intérieur.
D'autres mesures de protection physique des établissements scolaires sont parfois mises en place. Cela dépend des décisions des collectivités, régions et départements notamment, et il peut s'agir de clôtures, de caméras de vidéosurveillance ou de portiques.
Concernant les sanctions, Élisabeth Borne a modifié le code de l'éducation pour que chaque élève repéré avec une arme blanche dans un établissement passe devant un conseil de discipline, jusqu'à présent c'était à l'appréciation du chef d'établissement. À Paris, "un plan couteaux" a également été spécifiquement mis en place, avec un accent sur la prévention aux abords des collèges et des lycées.
La santé mentale des élèves au cœur des préoccupations
Comme à chaque drame de ce type, se pose la question du profil psychique du jeune qui a porté les coups de couteau, mettant au centre des réflexions la santé mentale à l'école. Le gouvernement a annoncé, en juin dernier, un plan pour mieux repérer et soigner les troubles psychiques à l'école. Celui-ci comprend un protocole, que chaque établissement scolaire doit mettre en place depuis la rentrée. Il faut, par exemple, que deux référents santé mentale soient nommés, ils sont censés être formés mais ne toucheront pas de rémunération en plus pour cette mission. Un "kit de repérage et d'intervention" doit également être distribué dans tous les établissements. Mais les syndicats dénoncent un plan bricolé à la va-vite, et surtout sans moyens financiers.
Cela ne répond pas non plus au problème d'attractivité des professionnels de santé scolaire. Le nombre d'infirmières, de médecins, de psychologues, d'assistantes sociales a fondu depuis des années. La moitié des postes de médecine scolaire sont vacants, a elle-même reconnu Élisabeth Borne.
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