: Reportage "Je veux suivre ce procès jusqu'à la fin" : chaque jour, des curieux se pressent pour assister au procès de Cédric Jubillar
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Cédric Jubillar est jugé devant les assises du Tarn, à Albi, pour le meurtre de son épouse Delphine, en 2020. La salle d'audience est trop petite pour accueillir toutes les personnes qui veulent assister au procès, ce qui pousse certains à venir très tôt pour espérer avoir une place.
Mardi 30 septembre, c'est la septième journée du procès de Cédric Jubillar, jugé devant les assises du Tarn pour le meurtre, qu'il a toujours nié, de son épouse Delphine en 2020. Mardi, la famille de cette infirmière disparue, dont le corps n'a jamais été retrouvé, est attendue le matin à la barre. Ce procès se déroule dans une salle trop petite pour accueillir tous ceux qui veulent venir le voir.
Devant la cour d'assises, une centaine de curieux attendent la reprise de l'audience du jour, comme Eric : "Je me lève Jubillar et je me couche Jubillar." Ce retraité est venu de Perpignan avec son camping-car qu'il a garé à côté d'Albi. En moyenne, il arrive à 5 heures. "Ce matin, à 5 heures, j'étais le douzième. Il y avait déjà douze personnes, on est rentrés parce qu'ils ouvrent quarante places à peu près, raconte-t-il. C'est ma personnalité, la passion. Moi, c'est tout ou rien. Là, c'est tout !"
Depuis la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, il est à l'affût de la moindre actualité. Ce procès, pas question pour lui de le rater. "Aujourd'hui, je me suis régalé", lance-t-il, comme s'il regardait un film. "Oui, pourquoi pas ? C'est un bon parallèle. C'est le film qui vous scotche et donc je serai là jusqu'au bout, affirme Eric. Je dis de plus en plus que [Cédric Jubillar] est possiblement coupable, alors qu'à un moment donné j'avais tendance à dire, comme beaucoup, qu'il était probablement coupable. Ça veut dire que le procès évolue, nous fait évoluer, possiblement je serai là jusqu'au bout..."
"À 5h45, il y a déjà du monde"
Derrière lui, Marie-Thérèse, 87 ans. "Ce sont souvent les mêmes têtes qui viennent tous les jours", observe cette Albigeoise, qui n'a pas raté non plus une audience depuis le début du procès. Il lui arrive même de mettre elle aussi son réveil à 4 heures du matin. "À six heures moins le quart, il y a déjà du monde. Et souvent, ils ne prennent que dix ou vingt personnes, selon les places de libres."
Se lever à 4 heures du matin à 87 ans ? "Ça ne me dérange pas. Je veux suivre ce procès jusqu'à la fin", martèle-t-elle. Elle juge important de venir à ce procès,"surtout pour les enfants."
"C'est arrivé huit jours avant Noël. Je trouve que c'est triste et puis elle était connue comme infirmière. C'était une très bonne infirmière à Albi."
Marie-Thérèse, 87 ansà franceinfo
Si Marie-Thérèse n'a jamais directement parlé à Delphine Jubillar, elle la connaissait avant sa disparition, comme Corinne. "Je connais bien l'endroit où ils habitaient et je connais bien une amie qui les connaissait, raconte-t-elle. C'est important de venir pour ses enfants... Je suis déjà allé voir sa maison, mettre des fleurs, des bougies, je connais l'histoire. Quand on a commencé l'histoire, on va la finir." Corinne voudrait que Cédric Jubillar "dise la vérité, si c'est lui ou si ce n'est pas lui. Ça serait bien, au moins, pour les enfants de Delphine et pour la famille de Delphine. Après, si ce n’est pas lui, ce n’est pas lui, il ne va pas parler. C'est sûr."
"On se soude un peu tous"
Un groupe d'étudiantes attendent aussi, derrière, silencieusement, que les portes s'ouvrent. Parmi elles, Élisa, 21 ans, qui vient pour la première fois. "J'étais au lycée à Carmaux, juste à côté. Et quand ça s'est passé, on se disait que ça pouvait nous arriver. Comme c'est proche, on se soude un peu tous pour découvrir la vérité de ce qu'il s'est vraiment passé."
Trop de monde, pas le choix. Élisa et ses amies s'installent dans la salle de retransmission, où le procès est diffusé en direct sur un écran. Elles promettent de revenir avant le verdict attendu le 17 octobre. Cette fois, elles mettront, elles aussi, leur réveil aux aurores pour s'asseoir dans la vraie salle, face à Cédric Jubillar.
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