Procès Jubillar : la couette du couple et l'ancien procureur de Toulouse au cœur des débats

Publié le 29/09/2025 20:46

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France 2 - I. Delion, M. Mouamma, C. Frechinos, A. Poitevin, T. Villegier, M. Baralle, F. Reboul, Dessin : E. de Pourquery. Édité par l'agence 6Medias

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Alors que le procès Jubillar entre dans sa deuxième semaine, la journée du 29 septembre a été marquée par l’audition tendue de l’ancien procureur de Toulouse. La défense de Cédric Jubillar l’accuse d’avoir présenté un dossier à charge dès le début de l’enquête. Au cœur des débats, la couette du lit conjugal, la nuit de la disparition.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

C'est un ancien procureur, Dominique Alzéari, qui est sommé de s'expliquer devant le tribunal. Il y a quatre ans, le jour où Cédric Jubillar est mis en examen, il tient une conférence de presse et relaie les informations des gendarmes, notamment sur la couette du lit de Delphine. "Ils trouvent monsieur Jubillar occupé à déclencher une machine à laver dans laquelle se trouve la couette du lit", relaie-t-il à l'époque.

La défense dénonce, lundi 29 septembre, la propagation de fausses informations. "Il obtient des informations erronées de la part des services de gendarmerie et ce faisant, lui-même étant trompé par les services de gendarmerie, il trompe la France entière", estime Maître Emmanuelle Franck, l’avocate de Cédric Jubillar. "Cette couette n'a jamais été dans la machine à laver, cette machine à laver n'a jamais tourné. Quand le procureur dit ça, c'est faux, c'est tout ce que je peux dire. On ne va pas y revenir 100 fois, ça fait quatre ans et demi qu'on l'explique", martèle de son côté maître Alexandre Martin, autre avocat de Cédric Jubillar.

Le procureur se défend : "Il s'agissait d'indices"

Au procès, la défense a critiqué le procureur : "Vous êtes le péché originel de ce dossier. À partir de votre intervention, il a fallu qu'on rétablisse un bon nombre de vérités." Dominique Alzéari, lui, se défend : "Il s'agissait d'indices. Je n'ai jamais parlé de preuves ni de charges."

À l'époque, l'enquête n'était ouverte que depuis six mois. Elle va durer quatre ans de plus. "Qu'à l'époque, les indices graves et concordants aient été mal relayés ou pas par monsieur le procureur, très sincèrement, ce n'est pas le problème. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la réalité des charges", tranche Maître Laurent Boguet, l’avocat des enfants Jubillar. "C'est en réalité sans intérêt, sauf celui de montrer quelle est la stratégie de monsieur Jubillar, essayer de faire des diversions, essayer de diluer le sujet", estime de son côté Maître Laurent de Caunes, l'avocat du frère de Delphine.

Aujourd'hui, Cédric Jubillar n'a pas du tout été interrogé. Mardi, il fera face à la famille de son épouse disparue.