Cambriolage au Louvre : "Il est nécessaire que toutes les explications soient fournies", exige Laurent Lafon, président de la commission de la Culture du Sénat

Comment un cambriolage peut-il avoir lieu dans le musée le plus visité au monde ? C'est la question que toute la France se pose. Laurence des Cars, la directrice du musée, répondra aux questions des sénateurs à 16h30 mercredi 22 octobre. La pression sur elle est très forte, au point qu'elle aurait présenté sa démission et que celle-ci aurait été refusée.

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

Flore Maréchal : Déjà, est-ce que vous avez eu l'écho de la démission de Laurence des Cars ? Est-ce que vous pouvez nous la confirmer ?

Laurent Lafon : J'en ai eu l'écho, mais c'est à Laurence Descartes de confirmer par elle-même. Ça fera partie des questions que nous lui poserons tout à l'heure.

Est-ce qu'il faut absolument qu'il y ait un ou une responsable ?

Non, pas nécessairement. Par contre, il est nécessaire que toutes les explications soient fournies, et pour l'instant, elles ne l'ont pas été. Laurence des Cars ne s'est pas exprimée depuis dimanche. Il est utile qu'elle apporte des éclairages précis sur ce qu'il s'est passé ce dimanche matin, entre 9h30 et 9h45. Est-ce que les procédures ont été suivies ? Est-ce que tout a fonctionné ? Les alarmes ? Au bout de combien de temps les forces de sécurité sont-elles intervenues ? Bref, des éléments très précis. Mais au-delà de l'événement de dimanche matin, ce qui nous intéresse aussi, c'est de savoir ce qu'il se passe au niveau de la sécurité du Louvre. On sait qu'il y a des insuffisances de sécurité. Les diagnostics ont été posés depuis de très nombreuses années. Un schéma directeur de la sécurité a été élaboré il y a maintenant plusieurs années, et l'appel d'offres pour la mise en œuvre de ce schéma directeur a été seulement lancé au début de cette année. C'est-à-dire qu'il s'est passé beaucoup de temps entre l'identification des problèmes, le diagnostic et le début de la résolution des problèmes. Pourquoi des arbitrages ont-ils été faits qui ont retardé les mesures de sécurité nécessaires ? Cela fait partie des questions que nous allons poser à Laurence des Cars.

Emmanuel Macron a annoncé mardi 21 octobre un renforcement de la sécurité du musée. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a aussi dû se justifier lors des questions au gouvernement au Palais Bourbon. Elle ne cesse de répéter qu'il n'y a pas eu de défaillance. Est-ce que ces dispositifs de sécurité ont fonctionné ? Vous avez parlé des alarmes, mais ce n'est pas la seule forme de sécurisation d'un musée.

Manifestement, ils ont fonctionné, mais la question qu'on va lui poser n'est pas tellement celle-là. Sont-ils suffisants ? Puisqu'on le voit, le vol a eu lieu dans des conditions rocambolesques. Est-ce que les procédures avaient, par exemple, identifié ce type de vol comme étant un vol possible ? Est-ce que les caméras de vidéosurveillance sont en nombre suffisant ? Est-ce que le personnel est suffisamment formé ? Est-ce que la préfecture de police a été alertée dans les temps ? Est-ce qu'il y a des conventions de partenariat entre la préfecture de police et le musée du Louvre ? Ce sont toutes ces questions qui seront posées. Et ce n'est pas tellement sur la réaction même, Laurence des Cars nous éclaircira cet après-midi en nous apportant des précisions, mais c'est surtout, est-ce que tout cela était suffisant ? Et malheureusement, manifestement, non, et c'est pour cela qu'on a besoin de l'entendre.

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