Onze gardes à vue dans l'enquête sur l'escroquerie internationale du Stade toulousain

L'affaire remonte à août 2022, quand le club toulousain a déposé plainte après avoir été victime d’une escroquerie au faux ordre de virement à hauteur de 208 000 euros.

Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des drapeaux du stade toulousain en tribunes. (PASCAL PAVANI / AFP)
Des drapeaux du stade toulousain en tribunes. (PASCAL PAVANI / AFP)

Onze personnes ont été placées en garde à vue depuis lundi 5 mai, suspectées d'avoir escroqué notamment le club de rugby du Stade toulousain, selon les informations de franceinfo confirmées par le parquet de Bordeaux. Ces gardes à vue ont eu lieu à la fois en France et en Israël. Le parquet de Bordeaux précise que les trois personnes placées en garde à vue en France ont depuis "été incarcérées dans l’attente de leur présentation vendredi devant le juge d’instruction"

L'affaire remonte à août 2022, quand le club toulousain a déposé plainte après avoir été victime d'une escroquerie au faux ordre de virement à hauteur de 208 000 euros après s'être fait substituer ses coordonnées bancaires.

Deux des suspects ont reconnu les faits en garde à vue

L'enquête menée par l'office anti-cybercriminalité (Ofac) et la police judiciaire de Haute-Garonne, sous la conduite de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux, a depuis montré, selon les informations de franceinfo, que ce réseau d'escroquerie international a causé un préjudice de 14,4 millions d'euros à des victimes dans le monde entier, essentiellement des entreprises situées en Belgique, Danemark, Suisse, Colombie, Mexique, Pérou, ou encore en Espagne. Lors des gardes à vue qui sont, mercredi matin, toujours en cours, deux des suspects ont reconnu les faits.

L'enquête a montré que les escrocs sont des Franco-Israéliens agissant surtout depuis Israël et cela de manière très organisée, avec des équipes spécialisées chacune dans une étape de l'escroquerie. Certains des escrocs sont même considérés comme "talentueux" par les enquêteurs, car ayant réussi à convaincre les victimes les plus méfiantes à faire les virements commandés par ces escrocs. Parmi les secteurs les plus visés : le BTP, les entreprises spécialisées dans le droit et les administrations territoriales. 121 victimes ont été recensées.

Un compte bancaire saisi avec près de 250 000 euros

Les enquêteurs pensent avoir réussi à éviter que plus de 18 millions d'euros supplémentaires ne s'envolent, lors d'opérations de blocage des fonds effectuées par les forces de l'ordre ou grâce à la vigilance des entreprises visées. Dans cette enquête à dimension internationale, les enquêteurs ont notamment travaillé avec leurs homologues suisses et israéliens.

Parmi les personnes en garde à vue se trouve un homme de 24 ans. Depuis la France, il est suspecté d'avoir participé au système de blanchiment en livrant des sommes d'argent à des personnes en région parisienne. Il a avoué les faits en garde à vue, selon les informations de franceinfo. Un deuxième homme de 32 ans a avoué de son côté avoir fourni des lignes prépayées et gérer des boîtes vocales frauduleuses. Il a également reconnu avoir participé aux activités de blanchiment.

Lors des perquisitions, les policiers ont retrouvé près de 20 000 euros, ils ont saisi un compte bancaire avec près de 250 000 euros dessus, ainsi qu'une montre Rolex, deux voitures et du matériel informatique.

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