Mohamed Amra incarcéré au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe dans l'Orne

Le narcotrafiquant, arrêté en Roumanie samedi 22 février, a été mis en examen dès son arrivée en France dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 février.

Article rédigé par franceinfo
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Mohamed Amra encadré de policiers roumains lors de son transfert vers la France, le 25 février 2025. (OCTAV GANEA / AFP / INQUAM PHOTOS)
Mohamed Amra encadré de policiers roumains lors de son transfert vers la France, le 25 février 2025. (OCTAV GANEA / AFP / INQUAM PHOTOS)

Le trafiquant de drogue Mohamed Amra a été incarcéré dans la nuit de mardi 25 à mercredi 26 février au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, dans l'Orne, a appris ici Normandie auprès de sources syndicales. Il est arrivé par les airs, à bord d'un hélicoptère.

Mardi soir, Mohamed Amra a été mis en examen à son arrivée à Paris, pour "meurtres en bande organisée, tentative de meurtres en bande organisée, évasion en bande organisée, vol en bande organisée, recel de vol en bande organisée et association de malfaiteurs", après avoir été interpellé en Roumanie le 22 février. La fin à neuf mois de cavale, après l'évasion du narcotrafiquant lors d'un transfert en fourgon, qui avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai dernier.

"On ne va quand même pas pleurer"

Avant d’embarquer à bord de l’avion de l’unité d’élite du GIGN, qui l'a ramené en France, on voit sur une vidéo Mohammed Amra menotté traverser l'aéroport international de Bucarest. Les cheveux teints en roux, le narcotrafiquant est encadré par un convoi des forces spéciales roumaines et arbore un sourire narquois.

Des journalistes lui tendent le micro. "On ne va quand même pas pleurer", lâche l'ennemi public numéro un. Quand un journaliste lui demande s'il regrette la mort des deux agents pénitentiaires, il baisse la tête et sourit à nouveau.

Un établissement ultra-sécurisé

Le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe est une prison de haute sécurité. Isolé en pleine campagne normande, l'établissement est réputé pour être une véritable forteresse, dotée de miradors, d'un double mur d'enceinte et de plusieurs centaines de caméras de surveillance. Des membres du personnel sont équipés comme des CRS. La prison comprend aussi des infrastructures médicales, permettant de limiter les transferts vers des hôpitaux toujours risqués avec certains détenus violents.

"Vous avez trois maisons centrales, avec des quartiers à effectifs réduits de 60 places -sur un total de 204 places- et avec une infrastructure très sécuritaire, une double enceinte de 9 m et 12 m de haut, avec de la vidéoprotection. Et puis également avec des agents qui sont formés à la prise en charge des détenus les plus dangereux. Enfin, avec des mouvements qui sont restreints à l'intérieur des établissements pénitentiaires", décrit ainsi Joaquim Pueyo, maire d'Alençon et ancien directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis, invité sur franceinfo mercredi matin.

Parmi les pensionnaires célèbres passés par la prison : le braqueur et spécialiste de l'évasion Redouane Faid ou encore Youssouf Fofana, le chef du gang des Barbares. La prison est aussi connue pour sa violence. En 2019, un détenu radicalisé avait blessé deux agents avec un couteau en céramique apporté par sa compagne lors d'une visite.

L'établissement a été visité le 17 février par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui prévoit d'incarcérer les plus gros narcotrafiquants du pays dans une seule et même prison de haute sécurité. Condé-sur-Sarthe fait partie des pistes envisagées.

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