Extraction de Mohamed Amra : "Il est important que les juges puissent toujours décider d'avoir un interrogatoire en présentiel", défend l'UMS

La secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats défend l'importance du "langage physique" et de "l'intéraction", lors d'un interrogatoire. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, estime que "faire sortir des types aussi dangereux d'une prison" c'est prendre "des risques majeurs".

Article rédigé par franceinfo
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Le narcotrafiquant Mohamed Amra, le 25 février 2025, lors de extradition de Roumanie, après une cavale de 9 mois. (OCTAV GANEA / AFP/INQUAM PHOTOS)
Le narcotrafiquant Mohamed Amra, le 25 février 2025, lors de extradition de Roumanie, après une cavale de 9 mois. (OCTAV GANEA / AFP/INQUAM PHOTOS)

"Une visioconférence aurait pu être faite, les juges ne l'ont pas estimée utile", défend mercredi 4 juin sur franceinfo Alexandra Vaillant, secrétaire générale de l'Union syndical des magistrats (USM), à propos de l'extraction prochaine de Mohamed Amra de sa prison ultra-sécurisée. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau préférait que le juge se déplace plutôt que d'extraire le narcotrafiquant, déjà auteur d'une évasion mortelle en 2024.

"Il est essentiel d'avoir ce lien direct, sans caméra interposée, entre le juge et la personne mise en examen", fait valoir Alexandra Vaillant, soulignant l'"importance que les magistrats puissent toujours décider d'avoir un interrogatoire en présentiel". Le narcotrafiquant de 31 ans doit être extrait "la semaine prochaine" de sa prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe, pour être interrogé par les juges d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) à Paris.

Il appartient aux juges d'instruction de décider

"Il y a beaucoup plus de choses qui passent dans le langage physique, corporel, dans la manière de s'exprimer, dans l'interaction. Dans l'intérêt des questions posées, des réponses apportées", souligne la secrétaire générale de l'USM. Pour Alexandra Vaillant, "il appartient aux juges d'instruction de déterminer les moyens utiles pour faire avancer leur dossier d'instruction dans l'intérêt de la manifestation de la vérité".

"Faire sortir des types aussi dangereux d'une prison, ce sont des risques majeurs. Il faut que nous nous y adaptions et soit que le juge se déplace, soit qu'il y ait une visioconférence", estime, de son côté, le ministre de l'Intérieur, Bruno RetailleauC'est lors d'une précédente extraction, en mai 2024, de Mohamed Amra que deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres grièvement blessés dans l'évasion par des complices du multirécidiviste déjà détenu pour d'autres affaires judiciaires. Il avait ensuite passé neuf mois en cavale avant d'être arrêté le 22 février à Bucarest en Roumanie.

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