Le narcotrafiquant Mohamed Amra doit être extrait de sa prison "la semaine prochaine" pour un interrogatoire

Cette décision scandalise les syndicats pénitentiaires, qui se disent "outrés". Ils rappellent que c'est lors d'une précédente extraction de "La Mouche" que deux agents avaient perdu la vie, en mai 2024.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le narcotrafiquant Mohamed Amra après son arrestation à Bucarest, en Roumanie, le 25 février 2025. (VADIM GHIRDA / AP / SIPA)
Le narcotrafiquant Mohamed Amra après son arrestation à Bucarest, en Roumanie, le 25 février 2025. (VADIM GHIRDA / AP / SIPA)

Le détenu Mohamed Amra, dont l'évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, doit être extrait "la semaine prochaine" de sa prison ultrasécurisée pour être interrogé, a déclaré son avocat à l'AFP, mardi 3 juin, confirmant une information du Parisien. L'interrogatoire du narcotrafiquant doit se tenir dans le bureau des juges d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), au tribunal de Paris.

L'un de ses conseils, Lucas Montagnier, a confirmé cette information à l'AFP mais a refusé de préciser le jour ou de commenter cette extraction, qui suscite l'indignation de syndicats pénitentiaires. Car c'est lors d'une précédente extraction de Mohamed Amra, déjà détenu pour d'autres affaires judiciaires, que deux agents pénitentiaires ont perdu la vie, le 14 mai 2024, et que trois autres ont été grièvement blessés.

"Le magistrat aurait très bien pu se déplacer"

Mohamed Amra, originaire de Seine-Maritime et surnommé "La Mouche", se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville (Eure) quand un commando l'a alors libéré dans une attaque ultraviolente. Le narcotrafiquant était ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été retrouvé et arrêté le 22 février à Bucarest, en Roumanie.

"Nous sommes outrés et scandalisés de cette extraction judiciaire", a réagi auprès de l'AFP Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa justice, déplorant que le "principe du recours à la visioconférence" soit "bafoué". "Si l'on peut comprendre les nécessités de l'instruction et de la présence physique de l'individu, le magistrat aurait très bien pu se déplacer sur son lieu d'incarcération" à Condé-sur-Sarthe (Orne), a-t-il estimé. "C'est incompréhensible et inadmissible envers nos collègues morts et blessés à Incarville", a-t-il insisté.

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