Meurtre dans une mosquée : "Il y a une situation psychiatrique majeure", selon l'avocat du suspect du meurtre d’Aboubakar Cissé

Me Adrien Gabeaud juge que son client "ne disposait pas à l'évidence de toutes ses facultés psychiques", au moment de son passage à l'acte.

Article rédigé par franceinfo
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L'avocat d'Olivier H,Me Adrien Gabeaud, le 9 mai 2025, à Nîmes. (FLORENCE DEMEUSY / HANS LUCAS via AFP)
L'avocat d'Olivier H,Me Adrien Gabeaud, le 9 mai 2025, à Nîmes. (FLORENCE DEMEUSY / HANS LUCAS via AFP)

 "Je voudrais tordre le coup à une rumeur qui n'a pas lieu d'être, il ne s'agit pas d'une stratégie d'évitement (...) il y a une situation psychiatrique majeure", a déclaré samedi 10 mai sur franceinfo Maître Adrien Gabeaud, l'avocat du principal suspect du meurtre d'Aboubakar Cissé, un jeune malien tué de plusieurs dizaines de coups de couteau il y a quinze jours dans une mosquée du Gard. 

La question du discernement en suspens

Le suspect Olivier H. a été présenté vendredi au juge d'instruction. Une présentation "brève en raison de difficultés liées à son état de santé", a précisé Maître Gabeaud avant d'ajouter : "Cette audition a été respectueuse de ses droits et s'est déroulée dans un climat aussi serein que possible, compte tenu de la situation."  Selon l'avocat, son client n'est tout simplement pas en état de répondre de ses agissements : "J'ai vu un homme courbé, incapable de prononcer des phrases, abattu (...) Ma première réaction a été une réaction de stupéfaction." Il n'a d'ailleurs pas pu évoquer l'affaire avec son client : "Je n'ai pas été en mesure d'aborder les faits".
 
Pour autant, il est encore trop tôt pour trancher la question du discernement au moment du meurtre précise Maître Gabeaud : "Je ne suis ni expert, ni médecin, il ne m'appartient pas de me prononcer là-dessus mais ma fréquentation des tribunaux et des cours d'assises me donne un élément de comparaison par rapport à d'autres dossiers et je peux dire, sous cet angle-là, qu'il ne disposait pas à l'évidence de toutes ses facultés psychiques. C'est en tout cas le sentiment que j'en ai."  

Deux semaines après avoir tué à coups de couteau le jeune Malien Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard, le principal suspect du meurtre, a été mis en examen pour "assassinat à raison de la race ou de la religion" et a été placé en détention provisoire, a indiqué vendredi le parquet de Nîmes.  En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier d'Aboubakar Cissé, frappé de 57 coups de couteau le 25 avril dans la salle de prière de la mosquée Khadidja à La Grand-Combe, s'était finalement rendu à la police italienne à Pistoia, près de Florence. Il a été remis ce vendredi à la France.  

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