Procès Le Scouarnec : "Ce qu'attend une victime c'est que la justice pénale la reconnaisse comme telle", déclare une avocate de parties civiles

L'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec est jugé pour des viols et des agressions sexuelles sur 299 victimes, dans un procès qui s'ouvre lundi 24 février. Des abus perpétrés essentiellement sur des mineurs, de 1989 à 2014.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Roussillon
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Myriam Guedj-Benayoun (G) et Pauline Loirat, avocates de parties civiles dans le procès de 19 personnes jugées à Châteauroux (Indre) pour avoir accueilli sans agrément des mineurs, le 14 octobre 2024. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
Myriam Guedj-Benayoun (G) et Pauline Loirat, avocates de parties civiles dans le procès de 19 personnes jugées à Châteauroux (Indre) pour avoir accueilli sans agrément des mineurs, le 14 octobre 2024. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

"Ce qu'attend une victime c'est que la justice pénale la reconnaisse comme telle, la victime n'attend pas des indemnités", explique sur "ici Roussillon" (ex-France Bleu) Myriam Guedj Benayoun, avocate de deux des 299 victimes de Joël Le Scouarnec, dont l'une vit dans les Pyrénées-Orientales. Le procès s'ouvre lundi 24 février.

L'ancien chirurgien, désormais âgé de 74 ans, est soupçonné de l'avoir violée et agressée sexuellement lors d'une opération de l'appendicite en 1999 à Vannes alors qu'elle avait 9 ans. "Il y aura un avant et un après", souligne l'avocate, "mon client était réveillé, il se souvient, mais le docteur lui a fait croire, comme bon nombre de victimes, que c’étaient des actes médicaux, il a une dissociation", ajoute son conseil qui détaille des séquelles importantes.

L'espoir que ce procès "fasse date"

"Mon client ne pourra mettre des mots sur ce qui lui est arrivé que lorsque les enquêteurs lui révéleront les faits en 2017", précise Myriam Guedj Benayoun, "à l'aide des carnets du chirurgien très détaillés". Avec d'autres avocats de parties civiles, ils se sont constitués en groupe de travail "pour avoir une force de frappe plus importante" et que ce procès "fasse date" dans la lutte contre la pédocriminalité. Ses deux clients "directs" assisteront au procès, "accompagnés de leur famille".

Joël Le Scouarnec comparaît pendant quatre mois devant la cour criminelle du Morbihan, poursuivi pour des viols et des agressions sexuelles pendant des décennies de pratique médicale dans divers hôpitaux.

"Avoir des progrès en faveur de la protection de l'enfance" 

De son côté, Céline Astolfe, avocate et représentante de la Fondation pour l'enfance, a affirmé sur franceinfo que "l'objectif, c'est d'avoir des progrès en faveur de la protection de l'enfance." Dans le milieu médical et hospitalier, l'avocate évoque notamment la mise en place de protocoles, avec "la présence d'un tiers aux salles de réveil, chambres et blocs opératoires". La représentante de la Fondation pour l'enfance déclare également "qu'il faut encore former sans relâche les différents intervenants au contact de mineurs pour qu'ils arrivent à détecter assez tôt l'éventuel signe d'une agression".

Cécile Astoff déplore les "centaines de victimes" concernées par le procès de Joël Le Scouarnec. Elle appelle à "veiller à ce que la parole des parties civiles ne soit pas étouffée, diluée et dissoute, parce qu'on parlerait principalement de l'accusé". 

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