Procès de Joël Le Scouarnec : l'ex-chirurgien reconnaît des "actes odieux" dont il doit "assumer la responsabilité"

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C'est sans doute la plus grande affaire de pédocriminalité jamais jugée en France. Le procès de Joël Le Scouarnec s'est ouvert lundi 24 février à Vannes. Agé de 74 ans, cet ex-chirurgien doit être jugé jusqu'en juin devant la cour criminelle du Morbihan pour des viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 patients, presque tous mineurs au moment des faits. "Si je comparais devant vous, c'est qu'effectivement, un jour j'ai, alors que pour la plupart [des victimes] n'étaient encore que des enfants, j'ai commis des actes odieux", a ensuite déclaré l'accusé dans son propos liminaire. "Je leur dois, à toutes ces personnes, à leurs proches, d'assumer la responsabilité de mes actes et les conséquences qu'elles ont pu avoir et qu'elles auront tout au long de leur vie", a-t-il ajouté.

L'accusé reconnaît "une grande majorité" des faits. Agé de 74 ans, Joël Le Scouarnec "se reconnaît responsable d'une très grande majorité des faits", a déclaré son avocat devant la cour criminelle. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.

Des rassemblements devant le tribunal. Dans la matinée, avant le début de l'audience, des organisations syndicales et féministes, comme Solidaires et Nous Toutes, se sont rassemblées devant le tribunal pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme des manquements des institutions médicales, rapporte notre journaliste sur place. 

Des victimes âgées de 11 ans en moyenne. Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des anciens patients et patientes dont l'âge moyen était de 11 ans au moment des faits — en lisant ses journaux intimes, découverts lors d'une perquisition à son domicile en 2017, quand une enfant de 6 ans l'a dénoncé auprès de ses parents pour un viol. Les écrits de Joël Le Scouarnec, très précis, donnaient le nom, l'âge et l'adresse de ses victimes, décrivant sans détours les actes commis.

Des demandes de huis clos partiel. Certaines des 299 parties civiles ont réclamé un huis clos partiel pour le jour où elles s'exprimeront devant la cour criminelle du Morbihan, mais aucune n'a demandé le huis clos total du procès. La majorité d'entre elles s'exprimeront publiquement, du 5 mars au 16 mai, dans l'ordre chronologique des violences sexuelles dont Joël Le Scouarnec est accusé.

Condamné en 2020 à quinze ans de réclusion. Le septuagénaire a déjà été condamné en 2020 à quinze ans de réclusion pour les viols et agressions sexuelles de quatre enfants, dont deux étaient ses nièces. Les actes pour lesquels il comparaît aujourd'hui s'étalent de 1989 à 2014 et ont eu lieu dans une dizaine d'hôpitaux de l'ouest de la France.