"Je ne suis pas responsable de la détresse" des victimes, affirme l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier avant son procès

L'ex-anesthésiste est accusé d'une trentaine d'empoisonnements, dont douze mortels. "Je pense que j'aurai les arguments pour éviter d'aller en prison", a-t-il déclaré sur RTL.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier arrive au tribunal de Besançon (Doubs), le 8 septembre 2025, au premier jour de son procès. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier arrive au tribunal de Besançon (Doubs), le 8 septembre 2025, au premier jour de son procès. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier prend la parole en public avant de répondre au juge. "J'appréhende ces trois mois et demi" de procès, mais "j'ai quand même des arguments forts, et donc je n'y vais pas en reculant", a-t-il déclaré dans un entretien diffusé sur RTL, lundi 8 septembre. Le médecin encourt la réclusion criminelle à perpétuité dans ce procès où il sera jugé pour 30 empoisonnements de patients, dont 12 mortels. Le procès doit débuter dans la matinée devant les assises de Besançon (Doubs), pour des faits commis à la clinique Saint-Vincent et à la polyclinique de Franche-Comté, entre 2008 et 2017.

Frédéric Péchier est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d'aider souvent à les réanimer. "Peu de gens connaissent le fond du dossier, peu de gens l’ont travaillé", a répondu l'accusé.

"Pas responsable" de la détresse des proches

Selon lui, le procès va permettre de "comprendre" pourquoi l'accusation lui a "mis sur le dos" une trentaine d'empoisonnements. Quelque 70 "événements indésirables graves" au total sont survenus dans les cliniques dans lesquelles il travaillait, a-t-il assuré. Mais beaucoup n'ont pas été retenus par les enquêteurs, poursuit Frédéric Péchier, car rien ne permettait de l'incriminer dans ces dossiers. Ce qui fragilise à ses yeux la thèse de l'accusation, qu'il a qualifiée de "construction intellectuelle".

"Le problème, c'est la sélection. Qu'est-ce qu'on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n'y avait pas Péchier."

Frédéric Péchier, ex-anesthésiste accusé d'empoisonnements

sur RTL

"Je pense que j'aurai les arguments pour éviter d'aller en prison", a encore déclaré le médecin, dans une intervention diffusée par la radio à quelques heures de l'ouverture de son procès, prévu jusqu'au 19 décembre. Interrogé sur la souffrance des familles qui viendront assister aux débats, le médecin a répondu : "Je la comprends tout à fait, mais d'un autre côté, je ne suis pas responsable de leur détresse".

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