Sans réponse de l'Etat, des citoyens français exposés aux pesticides saisissent le tribunal administratif pour être indemnisés
Une quinzaine de plaignants, qui espèrent être reconnus victimes des pesticides, n'ont pas obtenu de réponse de l'Etat et ont saisi le tribunal administratif de Paris la semaine dernière pour obtenir une indemnisation, rapporte France Inter.
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Au printemps dernier, ces Français ont mené une première action collective pour réclamer une indemnisation de la part de l'Etat en raison de leur exposition aux pesticides. Une lettre avait ensuite été envoyée. Sans réponse de la part de l'Etat dans le délai légal de deux mois, cette action - menée par le cabinet de l'avocate et ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage - se poursuit.
En plus de ce premier groupe de plaignants, une quinzaine de nouveaux citoyens se joignent à l'action : une nouvelle salve de demandes sera envoyée dans les prochains jours aux ministères. Un troisième groupe, là encore composé d'une quinzaine de citoyens, est également en cours de constitution pour une demande d'indemnisation qui sera formulée dans les prochains mois.
"Rien ne bouge"
Yolaine Bertho, retraitée vivant en Loire-Atlantique entourée de champs céréaliers, fait partie du deuxième groupe qui écrira dans quelques jours aux ministères. Elle estime que les distances de sécurité ne sont pas respectées et qu'on projette chez elle "énormément de pesticides". Elle met en avant ses maladies respiratoires notamment et les analyses toxicologiques qui montrent son exposition aux pesticides : "J'aimerais bien pouvoir être indemnisée. J'ai fait toutes les démarches possibles et imaginables et rien ne bouge. Donc je m'adresse directement à l'Etat", explique-t-elle.
Pour Madeleine Babès, avocate des plaignants, l'Etat doit les indemniser comme il le fait pour les agriculteurs. Seuls les agriculteurs bénéficient depuis 2022 d'un fonds d'indemnisation mis en place par l'Etat, au titre des maladies professionnelles et ont le droit d'être indemnisés. Pour l'avocate, la demande de ses clients n'est que "la reconnaissance de leur statut légitime, une simple application du principe d'égalité". Madeleine Babès souligne que l'action ne vise pas les agriculteurs mais bien l'Etat qui selon elle ne protège pas assez les citoyens. Elle affirme que les demandes affluent sur la plateforme lancée sur internet par son cabinet et que "les personnes qui [les] contactent, dont on traite les dossiers, se situent sur tout le territoire français".
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