Sommet sur la pollution plastique : un accord international est-il encore possible ?
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À Genève, le sommet sur la pollution plastique ne prend pas l'issue escomptée. À quelques heures du dénouement, les chances de parvenir à un accord international semblent s'éloigner, malgré plusieurs années de négociations.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Les heures cruciales s'égrènent et toujours pas d'accord en vue. Les négociateurs de 185 pays mènent d'intenses discussions pour tenter de réconcilier des intérêts très éloignés. Après neuf jours de discussion, le texte n'est toujours pas satisfaisant pour la France.
"Je ne suis pas prête à accepter un traité qui n'ait aucun impact dans la réalité. La France est en première ligne pour porter cette ambition. Sans engagements ambitieux, sans volonté collective, nous échouerons", a déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, dans une vidéo sur son compte Instagram.
Deux blocs s'opposent
Mettre d'accord plus de 180 pays pour lutter contre la pollution plastique, l'objectif serait-il trop ambitieux ? Hier, une tentative de synthèse réalisée par ce diplomate a provoqué un tollé. Jugé maladroit, trop peu contraignant, le texte a été rejeté en bloc. Certaines ONG dénoncent la position des pays pétroliers. "Il faut savoir que 99 % des plastiques sont produits à partir d'énergie fossile. Donc, ça représente une manne financière, un moyen de diversifier leurs économies", explique Lisa Pastor de l'ONG Surfrider Fondation.
Deux blocs opposés : les pays producteurs de pétrole d'un côté et, de l'autre, ceux qui veulent diminuer la production mondiale de plastique, comme la France, l'Union européenne, le Canada ou la Colombie. Pour les scientifiques, il n'y a plus de temps à perdre. Il faut trouver au plus vite un accord contraignant sur le plan juridique.
Moins de 10 % des plastiques recyclés
"Aujourd'hui, on sait que la pollution plastique n'a pas de frontières. On la retrouve dans tous les pays. Un pays producteur de déchets ou de plastique va polluer d'autres pays. Donc, il est évidemment essentiel d'avoir un traité mondial, que tout le monde se mette autour de la table pour essayer d'arriver à des négociations", indique Jean-François Ghglione, directeur de recherche en écotoxicologie au CNRS.
Si rien n'est fait, la production mondiale de plastique pourrait dépasser, en 2060, le milliard de tonnes. Seuls 9 % des plastiques sont recyclés.
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