Emissions de CO2 en France : "Aucun secteur n'est dans les clous", s'inquiète le Réseau Action Climat
L'organisme calcule les gaz à effet de serre nationaux et rend sa copie à un mois de la Cop 30, sommet des Nations Unies sur le climat qui se tiendra au Brésil en novembre.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/06/03/maxnewsfrfour885762-683f32de60a7f899347979.jpg)
"On est sur un coup de frein total sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre", s'inquiète vendredi sur France Inter Anne Bringault, directrice des programmes de l'ONG Réseau Action Climat, alors que les émissions de CO2 ne vont baisser que de 0,8% en 2025, selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa).
Cette baisse "reste toutefois très en deçà du rythme nécessaire pour atteindre les objectifs de la période 2022-2030, fixés à environ -5 % par an", peut-on lire dans la note du Citepa que France Inter a pu consulter. Cette faible diminution des émissions de gaz à effet de serre "confirmerait le ralentissement de la dynamique observée ces dernières années", commente le Citepa. Après de "fortes baisses observées en 2022 et 2023 (-3,9% et -6,8%), une diminution, plus faible, de -1,8% avait déjà été estimée entre 2023 et 2024", précise le Citepa. L'organisme, qui calcule les gaz à effet de serre nationaux, publie sa note à un mois de la Cop 30, sommet des Nations Unies sur le climat, qui se déroule à Belém, au Brésil, du 10 au 25 novembre.
Des secteurs clés à la traîne
"Aucun secteur n'est dans les clous", dénonce Anne Bringault. "Sur les transports, secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre, la prévision est une baisse de 1%", souligne la directrice des programmes du Réseau Action Climat. Selon elle, cela signifie "qu'on va continuer à utiliser beaucoup trop d'essence et de diesel, et que le développement des alternatives, que ce soit le transport collectif, le train ou le véhicule électrique, ne se développent pas assez, parce que les soutiens publics n'ont pas été constants".
Anne Bringault pointe également "une hausse légère des émissions qui est prévue dans le bâtiment" qui s'explique, selon elle, par "des coupes sur la rénovation des bâtiments". "Dès qu'il fait un peu plus froid, comme cela a été le cas en février, la consommation de chauffage augmente et avec elle les émissions de gaz à effet de serre", argumente encore la représentante de l'ONG. "C'est un sujet qui devrait préoccuper la classe politique bien plus que certaines querelles intestines qui occupent beaucoup en ce moment", estime Anne Bringault.
Les "baisses importantes observées ces deux dernières années des émissions du secteur de la production d’énergie (-7% entre 2022 et 2023 et -4% entre 2023 et 2024) devraient fortement se ralentir en 2025", avertit le Citepa.
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter