Pollution aux PFAS : la régie Eau de Paris porte plainte contre X pour identifier les responsables de la contamination de son réseau

L'eau du robinet distribuée aux Parisiens est "100% conforme aux normes sanitaires", mais ce résultat nécessite une dépollution qui coûte des dizaines de millions d'euros, selon Eau de Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une personne remplit sa gourde à une fontaine à Paris, le 1er août 2024. (CLAIRE SERIE / HANS LUCAS / AFP)
Une personne remplit sa gourde à une fontaine à Paris, le 1er août 2024. (CLAIRE SERIE / HANS LUCAS / AFP)

La régie municipale chargée de l'eau à Paris a déposé plainte contre X, vendredi 28 mars, au sujet de la pollution de son réseau d'eau potable par des polluants éternels (ou PFAS). Une démarche qui vise à établir l'origine de cette contamination et à faire appliquer le principe du "pollueur-payeur". "Le combat ne fait que commencer contre les responsables de ce scandale sanitaire. Les industriels devront répondre de leurs actes devant les tribunaux", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un communiqué de la régie Eau de Paris.

"L'Etat doit tout mettre en œuvre afin que les fabricants de ces substances prennent en charge la dépollution au nom du principe pollueur-payeur. Ce n'est pas aux usagers de payer la facture", a estimé Anne Hidalgo.

La plainte de la régie municipale, dont l'AFP a obtenu copie, vise à identifier les responsabilités des producteurs des substances chimiques per- et polyfluoroalkylées, dits PFAS ou polluants éternels, d'origine industrielle ou agricole, pour leur faire payer le surcoût entraîné par la décontamination de l'eau potable.

Un PFAS non réglementé détecté

Ce surcoût, évalué à "plusieurs dizaines de millions d'euros, ne doit pas être supporté par les usagers, ni les collectivités, ni les opérateurs d'eau potable", a dit à l'AFP Dan Lert, le président d'Eau de Paris. "L'eau potable distribuée à Paris est 100% conforme aux normes sanitaires. Elle va le rester en 2026 grâce aux traitements qu'on a mis en place et aux actions de protection de la ressource menées depuis de nombreuses années", a promis celui qui est également adjoint à la maire, en charge de la transition écologique, de l'eau et de l'énergie.

La régie publique a cependant détecté dans son réseau la présence d'un PFAS non réglementé, le TFA, "qui n'est pas intégré au contrôle sanitaire", explique Dan Lert. Le dépôt de plainte "est aussi un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités, que ce soit dans la prévention des pollutions futures, pour que la situation actuelle ne perdure pas, ou dans la réparation des dommages causés et des coûts qui sont engendrés", a-t-il poursuivi, jugeant que l'Etat n'était "pas à la hauteur".

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