Quand les glaciers des Alpes auront disparu, la France manquera-t-elle d'eau ? OnVousRépond Climat
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Partout dans le monde, les glaciers régressent, et les massifs montagneux français ne font hélas pas exception. Si, comme c'est probable, les glaciers des Alpes disparaissent, cela aura-t-il des conséquences sur la ressource en eau ?
Nos glaciers se portent mal. À cause du réchauffement climatique, ils perdent désormais davantage de glace en été qu'ils n'en regagnent en hiver, ce qui implique un recul que l'on ne peut que constater année après année. Ainsi, le service suisse de surveillance des glaciers a annoncé en ce début de mois de juillet 2025 que les gains de l'hiver dernier ont déjà été effacés, ce qui autrefois n'arrivait pas si tôt en saison. Ce mois de juin, le deuxième plus chaud jamais enregistré, n'y est évidemment pas pour rien.
Or, « les glaciers sont essentiels pour les écosystèmes, parce qu'ils produisent énormément d'eau liquide en été », explique le glaciologue Léo Decaux. Pendant des siècles, glaciers et neiges de haute altitude fondaient en effet lentement l'été, et restituaient donc tout doucement au cours de la saison chaude l'eau accumulée lors de l'hiver sous forme de glace et de neige.
L'eau des glaciers alimente les fleuves et les nappes phréatiques
S'il ne fait plus assez froid en hiver, les précipitations ruissellent au contraire directement vers les vallées, provoquant des inondations. Et le château d'eau naturel et régulateur que représentaient les glaciers ne se remplit plus.
Cela pose de graves problèmes, car cette eau issue des glaciers « est bien entendu utilisée pour l'agriculture », qui puise dans les fleuves alimentés par la fonte. « Ça recharge aussi nos nappes phréatiques, donc c'est une ressource d'eau potable qui n'est pas du tout négligeable ». Cette eau « est aussi importante pour notre production d'énergie » : via les barrages hydroélectriques, mais également « pour refroidir nos centrales nucléaires ».
Les prévisions ne sont pas très optimistes...
Léo Decaux, glaciologue
Pour bien mesurer le rôle des montagnes, il faut savoir que « pendant les étés très secs, les glaciers des Alpes peuvent contribuer jusqu'à 40 % au débit du Rhône », précise Léo Decaux. « On peut donc dire que les glaciers alpins sont les châteaux d'eau de l'Europe ».
L'ennui, c'est que « les prévisions ne sont pas très optimistes : on prévoit une perte d'entre 85 et 99 % de la masse des glaciers alpins d'ici 2100 par rapport à 2015 ». D'où l'importance de prendre des mesures contre le réchauffement climatique, afin de viser le moins mauvais de ces deux chiffres...
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