Le réchauffement climatique a-t-il des conséquences sur le gel tardif au printemps ? OnVousRépond Climat

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Article rédigé par Frédéric Vion
France Télévisions

Le réchauffement climatique perturbe les saisons, avec des hivers plus doux et des printemps plus précoces. Qu'en est-il des conséquences sur le gel tardif ? Guillaume Charrier, spécialiste du gel et des arbres, vous répond.

Vous l'avez sans doute remarqué : la course des saisons est perturbée par le réchauffement climatique, avec par exemple des hivers plus doux qu'autrefois, et un printemps où la remontée des températures commence plus tôt dans l'année. En 2025, dès le mois de février, il faisait ainsi extrêmement doux sur la côte basque, avec sept à huit degrés au-dessus des normales. Mais qu'en est-il du phénomène de gel tardif ? Avons-nous moins de températures négatives à la fin de l'hiver et au printemps ?

Moins de jours de gel en hiver...

Pour ce qui est du cœur de l'hiver, la réponse semble en tout cas affirmative : certaines études indiquent que de nombreux pays de l'hémisphère nord ont perdu au moins une semaine de gel entre les mois de décembre et février. Et la France en fait partie : l'hiver, il y aurait désormais dix jours de températures négatives en moins dans l'hexagone par rapport à il y a dix ans, le Grand Est et les Hauts-de-France étant les plus touchés avec carrément deux semaines de gel en moins.

Mais si l'on se concentre sur le seul gel tardif, rien n'est certain. « Au niveau calendaire, les gelées tardives ont toujours lieu à peu près aux mêmes dates » qu'auparavant, estime Guillaume Charrier, chercheur à l'INRAE et spécialiste des effets du gel sur les arbres. « Et les intensités sont aussi relativement similaires ». 

...mais une végétation plus sensible

En revanche, ce qui a changé avec le réchauffement climatique, c'est que « la végétation est plus avancée à une date donnée, et va donc être plus vulnérable à des températures gélives », précise Guillaume Charrier. En effet, les hivers étant plus doux, ils accélèrent le développement de la végétation : « les tissus des plantes vont être davantage gorgés d'eau, et de ce fait vont être plus sensibles à la survenue des gelées ».

Les conséquences peuvent être terribles pour l'agriculture, et notamment pour les arbres fruitiers : les arboriculteurs peuvent tout perdre en une seule nuit de gel. Et ce d'autant plus que l'hiver a été doux, ce qui fatigue les arbres qui ont besoin d'un certain froid hivernal...

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